L’argent du dialogue national divise le CNJC
Une mauvaise répartition présumée des fonds reçus par la délégation du Conseil national de la jeunesse du Cameroun (CNJC) fait des vagues entre les membres de cette structure.
L’affaire semble être au-dessus des jeunes. Et nécessite l’arbitrage du ministère de la Jeunesse et de l’éducation civique (Minjec). Vers lequel certains membres la délégation reçue par le Premier ministre (PM) se sont tournés dès le lendemain de la répartition querellée d’un appui reçu après l’audience du mardi 17 septembre 2019 dans le cadre des consultations préalables au grand dialogue national.
Selon des termes d’un communiqué « aux jeunes leaders, membres du CNJC » rendu public le 20 septembre 2019 par le trésorier général de cette structure, « […] après la réception du CNJC par Monsieur le PM, […] une enveloppe a été remise solennellement à la présidente nationale pour les frais de transport des jeunes présents à cette importante rencontre ». Seulement, poursuit Claude Michel Mbom, « la gestion de cet argent fait l’objet d’une controverse qu’il est judicieux d’éclaircir au regard des textes du CNJC pour la gouverne de tous ». En guise d’éclaircissements, l’auteur de cette sortie épistolaire invoque l’article 36 du règlement intérieur (du CNJC) qui fait du trésorier national « le gardien du patrimoine financier et matériel ». Traduction : la présidente nationale n’aurait pas dû recevoir cet argent, le trésorier national étant chargé de « la collecte et la garde des fonds ». M. Mbom indique la procédure en cas de billetterie : « Le trésorier général peut être assisté de son adjoint en cas de besoin et est le seul à procéder à la distribution de tout fonds alloués aux CNJC et en toute circonstance. Toute action contraire à cette disposition est [un cas de] mauvaise gestion qui entrave le bon fonctionnement de notre institution ».
Les bases juridiques ainsi posées, le trésorier général du CNJC continue : « […] L’audience terminée à 16 heures, la présidente avait donné rendez-vous aux jeunes présents quelques minutes plus tard au siège pour la répartition de leur frais de transport. Ce n’est qu’aux environs de 23 heures que la 2ème vice-présidente est arrivée pour procéder à la de l’article 36 du règlement intérieur cité plus haut ». Devant une telle « imposture », Claude Michel Mbom va procéder à la saisie d’« une partie de l’argent reçu, soit la somme d’un million de FCFA, que nous avons gardée en lieu adéquat en attendant que lumière soit faite par la présidente nationale sur le montant exacte reçu lors de cette rencontre ».
INSUBORDINATION
Approché au sujet de son communiqué, le trésorier général du CNJC n’a pas souhaité en parler : « Je ne peux faire aucun commentaire à propos ». C’est le même discours tenu par la 2ème vice-présidente. Quant à la présidente, c’est le black-out. Des sources annoncent Fadimatou Iyawa Ousmanou tantôt « dans l’une des délégations parties rencontrer les Camerounais de la diaspora », tantôt « à Maroua dans l’Extrême-Nord ». Par contre, d’autres sources au sein du CNJC ont glissé des mots : « C’est une attitude d’insubordination du trésorier général. Nous lui avons toujours dit que seule la présidente nationale doit parler au nom du CNJC. Il n’est pas à son premier coup de sang ».
Tout compte fait, alors que nous allions sous presse ce dimanche 22 septembre 2019 en fin de soirée, nous apprenons que « deux présidents régionaux (Est et Adamaoua) n’ont pas encore reçu leurs frais de transport ». Par ailleurs, le Minjec a été saisi pour arbitrer ce énième conflit au sein du CNJC. « Une réunion de crise est prévue pour être présidée le lundi 23 septembre 2019 par l’inspecteur général des services », apprend-on.
Bernard BANGDA