Investissement public : Ces entraves qui ont plombé l’exécution des projets en 2024

Insécurité, non maturation des projets, changements climatiques, sont entre autres freins significatifs à l’exécution physico-financière des projets du BIP au cours de l’année en cours relevés lors d’une réunion du comité national de suivi y afférant, tenue le 11 novembre à Yaoundé.

 

Consacrée à l’évaluation du Budget d’Investissement public(BIP) au 30 septembre 2024, les membres du comité national de suivi de l’exécution physique et financière de l’investissement public se sont réunis le 11 novembre dernier à Yaoundé sous le présidium de l’honorable, Rosette Moutymbo, présidente dudit comité et par ailleurs de la commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale.

Selon le rapport du comité technique obtenu à l’issue de cette rencontre, la situation générale au 30 septembre 2024 du taux d’exécution physique des projets montre une légère hausse de 3,80 points par rapport à la même période au cours de l’exercice précédent.

Cependant, cette amélioration minime qui passe d’un taux d’exécution de 40,77% au 30 septembre 2023 à 44,57% en 2024 est entachée par plusieurs problèmes persistants qui freinent l’avancement des projets. Parmi les principaux obstacles, l’insécurité dans certaines régions du pays demeure un facteur critique. Dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, en dépit de l’accalmie observée ces derniers temps et de la reprise tant bien que mal des activités économiques, la peur d’éventuels exactions des séparatistes sécessionnistes de l’Etat virtuel d’Ambazonie continuent de perturber les travaux, mais ont également dissuadé les investisseurs et les entrepreneurs de s’engager dans des projets d’envergure. Idem pour ce qui est du l’Extrême-nord avec l’hydre terroriste Boko-Haram.

Un autre problème majeur identifié dans la majeure partie des régions est la non-maturation de certains projets. De nombreux projets sont lancés sans une planification adéquate, ce qui entraîne des retards significatifs dans leur mise en œuvre. Cette situation est aggravée par des difficultés de paiement des décomptes, qui créent des tensions entre les autorités publiques et les entreprises contractantes. Les retards dans les paiements peuvent entraîner des arrêts de travail, des pénalités et, dans certains cas, l’abandon pur et simple des projets.

En outre, le dérèglement climatique a récemment eu un impact négatif sur l’exécution du BIP. Les fortes pluies observées ces derniers jours ont causé des inondations et des dommages aux infrastructures, rendant certaines zones inaccessibles et compliquant la logistique des projets en cours. Les conséquences de ces événements climatiques extrêmes soulignent l’importance d’intégrer des stratégies de résilience climatique dans la planification des projets d’investissement public.

A ces difficultés, le comité technique a ajouté de façon non exhaustive, la tenue irrégulière des comités communaux, la faible capacité financière des certaines entreprises adjudicataires, les retards dans les procédures de contractualisation, la lenteur dans l’exécution des bons de commandes

Pour rappel, la loi des finances au titre de l’exercice 2024 avait arrêté le budget général à 6764,4 millirds de F CFA en autorisation d’engagement, et 6679,5 milliards en crédit de paiement. 24,7% dudit budget avait été affecté au financement des projets d’investissement public soit 1652,07 milliards. L’ajustement opéré sur ce budget en juin 2024 avec la signature par le président de la République de l’ordonnance n°2024/001 du 20 juin 2024, modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°2023/019 du 19 décembre 2023, portant loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2024 a fait passer le BIP de 1652,07 à 1604,07 milliards de F CFA.

Julien Efila

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