Jean Célestin Onana, Juriste: « Les textes réglementaires adoptés souffrent de mauvaise application »
Les accidents de motos sont des signes révélateurs du grave danger que représente aujourd’hui la circulation motocycliste dans notre pays. Les chiffres révélés à l’occasion, nous impressionnent et nous alertent à la fois, tant leur fréquence et leur gravité sont élevées.
Pour bien d’observateurs, tout cela peut apparaître comme simple redondance lorsqu’on rappelle l’expansion sans limite, pour ne pas dire hors contrôle, que le transport par taxi moto connaît actuellement chez nous. Nos routes, tant urbaines que rurales, sont débordantes de ces engins qui activent et animent pleinement notre circulation. On les voit partout, roulant à vive allure, serpentant entre files de véhicules et voies routières, avec une prise de risques à faire frémir, le plus endurci. L’ampleur du phénomène se développe si vite, qu’il est difficile d’évaluer aujourd’hui, le nombre exact de ces engins en circulation, dans le pays. Au-delà de cette pléthore qui sature, il y a la gestion jusque-là calamiteuse, qui régente le secteur.
Les textes réglementaires pris dans le sens de le structurer pour lui garantir plus d’ordre et de sécurité, souffrent de mépris, ou sinon de mauvaise application. Ce qui entraîne une autre situation, également à risques. En effet, s’il est vrai que ces taxis motos ont été adoptés par les populations, dans leur grande majorité, comme moyen de transport en commun, utile, rapide et à prix coûtant, il faut cependant souligner qu’à l’usage, ils se sont révélés très dangereux. Ils ont fini par susciter de plus en plus de réserves et d’interrogations, quant au bien-fondé même, de leur insertion dans le système de transport public de personnes, à titre onéreux. Bien de gens semblent aujourd’hui, désabusés, sinon inquiets ou ‘’déçus’’. Cette situation alarmante a conduit à considérer cette activité comme étant parmi les vecteurs de dangers les plus évidents de notre circulation routière. Ce que confirment éloquemment les statistiques de la police et de la gendarmerie routières.
Marie Michèle Atouba