Paludisme: une maladie qui peine à reculer
Le pourcentage des cas de paludisme parmi les malades reçus en consultation dans les formations sanitaires du Cameroun est passé de 24,5% à 25,8% entre 2014 et 2018.
Selon le rapport de suivi des 100 indicateurs clés de santé au Cameroun en 2019, l’incidence des cas de paludisme confirmés est passée de 75 à 86 cas pour 1 000 habitants entre 2014 et 2018. Les régions ayant les plus grandes incidences du paludisme sont l’Est, l’Adamaoua et le Centre. Les régions ayant les plus faibles incidences sont des régions des hautes montagnes de l’Ouest et du Nord-Ouest.
Le paludisme ou la malaria, appelé également « fièvre des marais », est une maladie infectieuse due à un parasite du genre Plasmodium, propagé par la piqûre de certaines espèces de moustiques anophèles. Les symptômes les plus courants du paludisme sont : la fièvre souvent élevée et accompagnée de frissons, de sudations, de douleurs dans les muscles et les articulations. Les maux de tête, la fatigue. Quelquefois, on peut observer la toux des nausées, des vomissements ou la diarrhée.
Selon le rapport de suivi, le pourcentage des femmes enceintes ayant reçu au moins la troisième dose de traitement préventif intermittent (TPI3) est passé de 26% en 2014 à 31,9% en 2018. Le pourcentage de femmes enceintes qui ont reçu au moins trois doses de TPI est supérieur de 8 points en milieu urbain (40,4%), par rapport au milieu rural (25,3%). Cependant, quel que soit le lieu de résidence, le taux de TPI3 est bas par rapport à l’objectif du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) 2014 -2018 qui est de 80%.
De 2011 à 2014, l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide2 (MII) dans la population générale a augmenté et est passé de 14,8% en 2011 d’après l’enquête démographique et de santé et a indicateurs Multiples de 2011 (EDS-MICS 2011) à 47,5% en 2014 (MICS 5, 2014). Sur cette même période, le pourcentage d’enfants de moins de 5 ans ayant dormi sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide la nuit précédente est passé de 21% à 54,8% et chez les femmes enceintes de 19,8% à 52,3%. De 2014 à 2018, on observe une baisse de l’utilisation des MII dans les groupes cibles (enfants de moins de cinq ans et femmes enceintes). Les régions ayant les taux d’utilisation des MII les plus bas chez les femmes enceintes sont l’Adamaoua (21,2%), l’Extrême-Nord (27,4%), le Nord (35,5%) et l’Est (37,9%).
Certains groupes de la population courent un risque beaucoup plus élevé que d’autres de contracter le paludisme et d’être gravement atteints : les nourrissons, les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes, les personnes porteuses du VIH ou atteintes du SIDA, les migrants non immunisés, les populations itinérantes et les voyageurs. Les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent prendre des mesures particulières pour protéger ces groupes du paludisme, en tenant compte de leur situation.
Echelle mondiale
En 2017, près de la moitié de la population mondiale était exposée au risque de contracter le paludisme. La plupart des cas de paludisme et des décès dus à cette maladie surviennent en Afrique subsaharienne. Toutefois, les régions OMS d’Asie du Sud-Est, des Amériques et de la Méditerranée orientale sont également affectées. En 2017, 87 pays étaient confrontés à une transmission continue du paludisme.
Selon le dernier Rapport sur le paludisme dans le monde, publié en novembre 2018, il y a eu 219 millions de cas de paludisme en 2017, contre 217 millions en 2016. L’on estime à 435 000 le nombre de décès dus à la maladie en 2017, un chiffre similaire à celui de l’année précédente.
La région OMS de l’Afrique supporte une part disproportionnée de la charge mondiale du paludisme. En 2016, 90% des cas de paludisme et 91% des décès dus à cette maladie sont survenus dans cette région. 80% de la charge de morbidité due au paludisme pesaient sur une quinzaine de pays tous situés en Afrique subsaharienne, sauf l’Inde.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030, adoptée par l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2015, constitue un cadre technique pour tous les pays d’endémie. Cette stratégie fixe des buts ambitieux mais réalistes à l’échelle mondiale: réduire de 40% l’incidence du paludisme au plan mondial d’ici à 2030 ; réduire de 40% les taux de mortalité palustre au plan mondial d’ici à 2030 ; éliminer le paludisme dans au moins 10 pays d’ici à 2030 ; empêcher la réapparition du paludisme dans tous les pays exempts ; cette stratégie est le fruit d’une large consultation menée pendant 2 ans, à laquelle ont participé plus de 400 experts techniques de 70 États membres.
Géraldine IVAHA