Voirie : Le visage hideux des routes de Yaoundé 

Dans la ville capitale du Cameroun, les automobilistes voient leurs véhicules s’abimer chaque jour à cause de nombreux bourbiers qui ont envahi la chaussée dans certains quartiers.

    « Je suis venu changer les cardans et les bougies de ma voiture », s’exclame Joseph est chauffeur de taxi à Yaoundé. La quarantaine sonnée, il est visiblement exacerbé par ces pannes à répétition sur son véhicule. Mais ce natif de Foumban à l’Ouest du Cameroun connait la source de ses malheurs. Les bras dans le dos, il tient un petit carton. « C’est l’une des quatre bougies que je viens d’acheter », lâche-t-il en décroisant les bras pour mieux exhiber la pièce automobile. Pour lui, la première cause des pannes de son véhicule c’est l’état des routes. « Des pannes comme celles-ci, quand elles deviennent récurrentes c’est généralement à cause de la route », affirme-t-il. « A force d’entrer et sortir dans les bourbiers et flaques d’eau, les soufflets des cardans se déchirent et les cardans s’usent rapidement », explique-t-il. En mois de 45 jours, il a changé les mêmes pièces à deux reprises. « Si au cœur de la capitale on doit dépenser plus de 25000 FCFA chaque mois pour changer les mêmes pièces dans un véhicule, ça ne vaut pas la peine. Comment en plein Yaoundé il peut avoir des bourbiers sur la route ? », gronde-t-il visiblement remonté.

Le long de cette rue qui mène au lieu-dit carrefour cornier au quartier Mvog Ada, plusieurs propriétaires de véhicules achètent des pièces de rechange. Thomas a un véhicule de marque Mercedes. Il négocie un véhicule de remorquage. Sa voiture a été endommagé au quartier Elig-Essono. Dans la nuit précédente, il est tombé dans un trou qui a envahi la chaussée. Sans aucune signalisation de détresse, il s’y est embourbé alors qu’il rendait visite à son frère qui habite le quartier Etoa Meki. Sur le carreau, les deux cardans se sont cassés. « Avant l’entrée foyer Bandjoun venant de Mahima, il y a un gros trou en route. Il n’est pas possible de le voir à distance, mais quand vous tomber dedans, il n’y a que la remorque par ce que toute la devanture du véhicule est foutue », a-t-il expliqué avec beaucoup de chagrin. A côté de lui, Rosette reconnait avoir échappé à se trou grâce à la vigilance de son chauffeur.

Dans la ville de Yaoundé, les routes dans plusieurs quartiers sont dans un très mauvais état. Des nids de poules et bourbiers ont pris place sur la chaussée. Certains axes ont été abandonnés par les chauffeurs de taxi. C’est le cas de l’axe carrefour Obili-carrefour Biyem Assi dans l’arrondissement de Yaoundé VI. Au lieu-dit Biscuiterie la route est devenue une longue tranchée. Des nids de poules et bourbiers se succèdent. La chaussée s’est transformée en une superposition de rails tracés par les roues des motos. Des sortes d’échangeurs avec des voies qui s’entremêlent, chacun motocycliste cherchant juste à se frayer un passage au milieu de ces petits lacs qui ont élu domicile sur la route.

Innocent Sodong

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