Routes nationales : Le défaut d’entretien érigé en mal endémique

Le mauvais état des routes nationales est imputable à une diversité d’acteurs, et met en scène un conglomérat de causes et de phénomènes avec un niveau de responsabilité variant avec le niveau d’implication.

Un chiffre, l’entretien routier c’est 184,540 milliards FCFA alloués aux communes de 2018 à 2024. Et qui dit entretien routier dit état de décrépitude des infrastructures routières. Et de fait, le mauvais état des routes nationales s’explique par des facteurs ci-après : surcharge, corruption, cadre institutionnel, gestion irrationnelle et approximative du réseau, et défaut d’entretien. La pratique de surcharge est un fléau à combattre. Les véhicules hautement surchargés portent atteinte à l’intégrité physique de la chaussée et réduisent considérablement l’espérance de vie de celle – ci car la route se délabre plus rapidement. En effet, la norme de construction routière au Cameroun est basée sur une charge maximale évaluée à 13 tonnes à l’essieu simple, 21 tonnes à l’essieu tandem et 27 tonnes à l’essieu tridem. De même, la limite maximale totale d’un véhicule est arrêtée à 50 tonnes. Or, nous constatons sur les nationales numéros 1 (Yaoundé – Maltam – Kousséri – Fotokol, d’un linéaire de 1383 kms, la plus longue du Cameroun) et 10 (Yaoundé – Ayos – Bonis, longue de 328, 5 kms), que des grumiers surchargés au – delà de la norme y circulent de manière récurrente, ce qui induit un délabrement prévisible à court terme. Le taux de surcharge les plus élevés y ont été enregistrés en 2013, notamment 15,7% et 16, 7% respectivement.

Dans le cadre de l’entretien routier, le ministère des Travaux publics affirme avoir transféré une somme de 184,540 milliards de FCFA aux communes sur la période de 2018 à 2024. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un soutien continu aux collectivités territoriales décentralisées pour renforcer leur capacité à maintenir efficacement les infrastructures routières locales. Les fonds alloués proviennent principalement du Budget d’investissement public du ministère (BIP-MINTP), du Fonds routier, ainsi que de crédits spécifiquement délégués pour répondre aux besoins urgents en matière d’infrastructures routières, selon la même source.

Routes communales

Les montants alloués varient d’une année à l’autre. En 2018, le ministère déclare avoir transféré 22,160 milliards de FCFA aux communes, suivi de 26,631 milliards de FCFA en 2019. En 2020, une somme de 25,133 milliards de FCFA a été mise à disposition, tandis qu’en 2021, une augmentation a été notée avec 28,248 milliards de FCFA alloués. Les exercices 2022, 2023 et 2024 ont également bénéficié d’allocations respectivement de 25,948 milliards de FCFA, 28,513 milliards de FCFA et 25,904 milliards de FCFA.

De manière spécifique, dans la région de l’Adamaoua, un montant cumulé de 10,762 milliards de FCFA a été mis à la disposition des communes pour l’entretien des routes communales sur la période spécifiée, tandis que dans le Nord et l’Extrême-Nord, les montants s’élèvent respectivement à 10,498 milliards FCFA et 19,591 milliards FCFA. « Il est important de relever une augmentation des ressources allouées aux communes de cette région, en raison des objectifs à atteindre en ce qui concerne la circulation des biens et des personnes et de l’état dégradé de plusieurs axes routiers », indique le ministère.

En rappel, le réseau routier camerounais est long de 121 873 km, dont 10 225,58 km (8,39%) de routes bitumées, 111 647,42 km de routes en terre (qui représentent 91,60% du linéaire total de route au Cameroun) et 1 796,37 km en cours de bitumage, selon les données officielles. Au terme de l’année 2024, il est notamment attendu la livraison de 504 km de routes bitumées entretenues et 2 561,32 km de routes en terre entretenues, selon le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi.

EM

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