Routes : Mbarga Nguele charge Nganou Djoumessi  

Dans une récente vidéo en circulation dans les réseaux sociaux, le délégué général à la Sûreté nationale affirme que certains membres du gouvernement n’appliquent les orientations du chef de l’Etat en matière d’entretien routier.

C’est un véritable camouflet que Martin Mbarga Nguele vient d’infliger à Jean de Dieu Momo. Les deux membres du gouvernement sont divisés au sujet de l’état des routes dans le pays. Le premier, délégué général à la Sûreté national (Dgsn) a apporté la contradiction au ministre délégué de la Justice par vidéo interposée. Dans cette dernière qui circule actuellement dans les réseaux sociaux, le Dgsn déclare : « Dès qu’il [le chef de l’Etat] met en place un gouvernement, dans les 48 heures qui suivent, il réunit le conseil des ministres au palais de l’Unité pour rappeler les orientations qu’il entend donner aux membres du gouvernement mis en place ; et suivre les directives en vigueur qu’il a déjà données. Mais que faisons-nous ? J’ai été jeudi au Sud-Ouest, à Mutenguene. Entre Yaoundé et Mutenguene, ça été un calvaire ; un calvaire pour circuler. Je n’avais jamais vécu cette situation auparavant. Pourquoi le président a donné les orientations ? Il y a des membres du gouvernement en place [qui ne les appliquent pas]. Que faisons-nous pour le développement de notre pays ? ».

Peu de temps avant, Jean de Dieu Momo, faisait du déni. Car selon lui, le réseau routier est en parfait état. Et que ceux qui osent penser le contraire affabulent. Raison pour laquelle il déclare dans une vidéo ! « Je n’ai pas vu les ordures dont vous parlez à Yaoundé. Je ne sais pas dans quel quartier vous êtes, mais quand moi je circule dans Yaoundé… Yaoundé a 60 ans. De quel Yaoundé parlez-vous ? De Yaoundé où j’habite ? Je ne vois pas les trous dont vous parlez. N’est-ce pas c’est seulement hier que vous étiez en train de sacraliser l’ancien délégué du gouvernement. Le gouvernement est un superman qui sauve au quotidien le peuple. Le gouvernement ne dort pas quand le peuple a faim ; quand le peuple a soif. Le gouvernement réfléchit à comment donner à manger suffisamment au peuple. Il n’y a pas de problème. Le problème c’est que vous communiquez  quand il faut communiquer. Vous ne voulez pas communiquer sur les réalisations du gouvernement ».

A fin décembre 2023, le Cameroun comptait officiellement 10 225,58 km de routes bitumées sur un linéaire global de 121 873 km, selon le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi. De ces chiffres, l’on retient ainsi que seulement 8,39% du réseau routier du pays est bitumé à cette date. Plus de la moitié du réseau bitumé dans le pays est constituée de routes nationales (5 798,69 km) contre 109 km pour les autoroutes, 1 606,08 km pour les routes régionales et 2 711,81 km pour les routes communales, d’après les données fournies par le membre du gouvernement.

« La situation du réseau routier de notre pays s’est améliorée d’année en année, avec l’intensification des investissements dans la réalisation des projets routiers. (…) Il y a quelques années, nous étions à 5 000 km de routes bitumées, nous venons de franchir la barre de 10 000 km. Beaucoup restent encore à faire, certes. Les défis actuels consistent à entretenir les routes bitumées existantes, à densifier le réseau de routes bitumées et, surtout, à assurer la connectivité à travers la traficabilité des routes en terre en toute saison », déclare Emmanuel Nganou Djoumessi, dans une interview publiée le 2 février 2024 dans le quotidien à capitaux publics Cameroon tribune. Le réseau de routes en terre est de 111 647,42 km, soit 91,60% du linéaire total de route au Cameroun. Une stratégie d’entretien des routes en terre a été élaborée pour garder en permanence ce réseau à un niveau de service satisfaisant, sans point de rupture.

 

Dans le cadre de sa Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30), le Cameroun prévoit de bitumer au moins 6 000 km de nouvelles routes sur cette période. Selon le Mintp, « au 31 décembre 2023, environ 2 400 km de routes ont été bitumés, soit 73,46% d’objectifs réalisés ». Il reste donc encore à poser l’asphalte sur quelque 3 600 km de nouvelles routes pour atteindre l’objectif visé en 2030. « Conformément à la SND30, plusieurs actions sont en cours dans le but de relever le stock du linéaire bitumé pour viser l’objectif de 6 000 km de nouvelles routes bitumées prescrit dans ladite stratégie, d’améliorer le niveau de service de l’existant à travers la maintenance de 3 000 km de routes bitumées à réhabiliter et l’entretien permanent de l’ensemble du réseau routier », affirme Emmanuel Nganou Djoumessi.

Maixent Fegue

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