Département de la Vina : Un marché à bétail et une route de 12km pour booster l’économie
Inaugurés le 24 mars dernier par l’ambassadeur de France au Cameroun, le marché à bétail de Tchabbal-Djalingo et la route qui va de Marza à Bondjong passant par Ngaoundaï et Sioutéré constituent un coup d’accélérateur à la productivité et la commercialisation des produits agropastoraux dans ce département.
«L a richesse de la région de l’Adamaoua c’est l’agropastoral ». Dixit Thierry Marchand, ambassadeur de France au Cameroun. En inaugurant la route Marza-NGaoundaï-Sioutéré-Bondjong et le marché a bétail de Tchabbal-Djalingo respectivement dans les arrondissements de Ngaoundéré 1er et Ngaoundéré 3eme, le diplomate français a activé de nouveaux leviers économiques. C’est deux projets d’une valeur d’environ 300 millions de F CFA, ont été financés par le 11e fond européen de développement (Fed) mise en gestion avec l’Agence française de développement(Afd) et entre dans le volet agropastoral du Programme national de développement participatif(Pndp).
De Marza à Bondjong passant par Ngaoundaï et Sioutéré, la joie était longue de 12 kilomètres. La réhabilitation de cette route qui relie ces quatre localités est un ouf de soulagement pour les populations. Rallier le centre-ville prenait une demie journée voir un peu plus selon des témoignages recueillis sur place. « Le mauvais état de cette route nous causait d’énormes dégâts matériels. Nous perdions parfois des produits par décomposition» selon Ibrahim. Des sacs de patates, d’oignons, de carottes et de pommes de terre étaient transportés sur ce tronçon sur la tête, à vélo ou à moto. L’état de la route ne permettait pas aux véhicules d’y accéder. Ibrahim garde à travers la gorge le terrible souvenirs de ses douze sacs de pommes de terre qui ont pourri faute de moyen de transport, « aujourd’hui je peux faire venir une voiture au bord de mon champ ». Pour le président du comité de concertation du village Marza, cette route est un levier d’un développement palpable, « on dit que, quand la route passe le développement suit. Cette route vient nous sortir d’un malaise Beaucoup d’entre nous perdaient leurs récoltes par ce qu’il était impossible de les acheminer au marché de la ville, mais à présent, les acheteurs peuvent même venir payer sur place ».
Mais au-delà de l’euphorie, les populations sont conscientes que cet instrument économique nécessite un entretien constant pour être utile dans la durée. Un comité de gestion veille au grain « nous nous sommes organisés afin de maintenir notre route praticable le plus longtemps possible, nous avons d’ailleurs commencé les travaux ce matin »
Sur le site du marché à bétail newlook de Tchabbal-Djalingo dans l’arrondissement de Ngaoundéré 3eme, la ferveur et le bonheur sont perceptibles sur les visages. La construction et l’équipement de ce marché vient mettre fin à la pénitence des usagers, « nous avions beaucoup de difficultés avec l’ancien marché, en saison de pluies, il y avait souvent tellement de boue que personne ne voulait y parquer ses bêtes. Maintenant que nous avons un parc moderne les éleveurs et les acheteurs ont repris confiance » nous dit Ahmadou Roufai président du comité de gestion du marché à bétail de Tchabbal-Djalingo.
Désormais, cet espace marchand permettra à la localité de faire bénéfices « nous avons assez d’espace et un château d’eau tout à côté. Actuellement il y a une ONG qui loue notre site pour sa pépinière, ça nous fait des entrées financières » selon Mohamadou Bachirou chef de TchabbalDjalingo. Avec une capacité de 1000 têtes environ, ce marché pourra permettre de faire des entrées de plusieurs centaines de milles chaque jour, « la répartition de la taxe de 2000 F CFA qui s’applique sur chaque bête nous permettra d’avoir des retombées qui nous permettront de poser des actes de développement pour notre village ». Ce marché vient également aider les populations à booster leur production agricole avec le fumier qui constitue un engrais naturel. « Nous allons également collecter les excréments bovins et en faire de l’engrais. Cela nous permettra de renforcer notre production agricole » annonce Mohamadou Bachirou.
En rappel, le PNDP couvre 13 départements dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est. Ces départements identifiés comme de grands bassins de production agropastoral bénéficient du financement du Pndp depuis 2017 dans son volet agropastoral. Objectifs étant le désenclavement des bassins de production, l’appui aux producteurs et la construction d’infrastructures sociales dans les zones ciblées.