X-Maleya lance une croisade contre le viol

Le dernier single du boys band camerounais, «Ta fille n’est pas ta femme», interpelle la société à agir contre le fléau de viol.

Depuis 2016, le Cameroun est deve­nu l’un des pays avec un plus fort taux de violences sexuelles. Selon une récente étude du ministère de la Santé publique, sur une population de 37.719 femmes camerou­naises, 5,2% ont été victimes de viols, et près d’un quart avait moins de 10 ans au moment du viol. « Nous avons eu une jeune fille qui a été violée par son oncle paternel, elle a eu un bébé de lui, mais nous avons eu vent de ce cas, nous l’avons suivi, nous avons eu un grand frein au niveau de la famille, qui a estimé que le linge sale devait se laver au sein de la famille. Avec la peur, la honte du qu’en dira-t-on, ils ont déplacé la fille pour qu’on n’ait plus de traces d’elle », témoigne Jeanne Ntolo, membre de l’Association des femmes autonomes de la briqueterie à Yaoundé, à VOA Afrique. Au regard de la gravité du phé­nomène, le boys band came­rounais va porter la voix de ces filles victimes de vio­lences sexuelles.

Mis en ligne le 27 sep­tembre 2019, le vidéogramme du maxi single «Ta fille n’est pas ta femme», totalise déjà environ 450 475 vues sur la plateforme vidéo You tube. Un thème qui invite la com­munauté nationale et interna­tionale à mettre un accent sur la croisade contre le viol qui prend de l’ampleur au sein de la société.

Dans le clip, la présence de l’actrice camerounaise Tatiana Matip, justifie sa bataille pour la non-violence faite aux femmes, comme l’on avait remarqué dans le rôle principal de « Ne crains rien je t’aime » de Thierry Ntamack. La chanson en question raconte l’histoire d’une certai­ne Amina, âgée d’environ 12 ans, qui se fait violer par son tuteur à plusieurs reprises. Un clip très sensible, qui dépeint les scènes horribles et malsaines qu’on retrouve dans les ménages.

Cette musique qui sensibi­lise, invite également les vic­times à dénoncer leurs bour­reaux. Cependant, le clip de la chanson va susciter de nombreuses réactions. « Unissons-nous à travers cette chanson, puis disons non à l’abus sexuel fait aux enfants », recommande Ashley Motama, une internaute qui n’a pas pu se retenir après avoir regardé le clip. « Il faut dénoncer vos violeurs les filles. Le mien a purgé 3 ans de prison ferme, je n’oublierais jamais ce qu’il m’a fait mais ça m’a un peu soulagé », témoigne Iris Wendy. Comme elles, Marie Abena remercie le groupe pour cet hommage rendu aux victimes de violence sexuelle : « Nous avons connu cette honte dans la famille. Aujourd’hui ma sœur n’est plus. Elle as préféré finir avec sa vie que t’en parler ».

Des témoignages qui don­nent la sueur froide. « C’est le voisin qui abuse, c’est le père qui abuse, c’est le camarade de classe qui abuse, c’est l’inconnu aussi qui abuse de petites filles. On recense tous ces cas-là chaque année et beaucoup plus dans le cadre du projet en cours en par­tenariat avec l’Unicef sur les violences faites aux mineurs », souligne Clarisse Otele, une assistante sociale qui travaille pour l’association de lutte contre les violences faites aux femmes.

Le phénomène est cepen­dant évitable et appelle à un engagement de tous. Notamment à travers la mise en place de stratégies appro­priées comme des politiques et programmes pour soutenir les parents et familles, encou­rager la discipline positive dans les ménages et mettre en place des mesures pour encourager les enfants à cher­cher les services appropriés et reporter les incidents des vio­lences dans le but d’appliquer les lois et politiques qui pro­tègent les enfants.

Fabrice BELOKO

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