Voie sur les berges du Wouri: Un projet de 41,5 milliards FCFA pour décongestionner Douala

Le maire de la ville, le Dr. Roger Mbassa Ndine, a officiellement lancé les travaux de construction de cette infrastructure routière le 28 mars dernier.
Douala se prépare à accueillir une nouvelle infrastructure routière qui promet de révolutionner la circulation dans la ville. Le 28 mars dernier, le maire de la ville, Roger Mbassa Ndine, a donné le coup d’envoi des travaux de construction d’une voie rapide sur les berges du fleuve Wouri. L’aménagement de cette nouvelle voie entre le Rond-point Déido et le Rond-point Maetur à Bonamoussadi, répond à une urgence : la congestion chronique des routes de Douala.
Ainsi, la fiche technique du projet prévoit la création d’une voie principale de 2 x 2 voies avec un terre-plein central, d’une longueur totale de 3 900 mètres. En plus de cette voie principale, deux boulevards urbains seront aménagés : l’un permettra de relier la voie au Rond-point Maetur sur 1 700 mètres, l’autre constituera un prolongement de l’axe lourd Bepanda sur 400 mètres. À cela s’ajoutent une contre-allée de 1 x 2 voies, ainsi que des bretelles cumulant 4 000 mètres linéaires, permettant de connecter la voie aux différents quartiers traversés.
L’aménagement prévoit également la création d’espaces marchands, de belvédères, de débarcadères et de bretelles pour assurer une fluidité maximale de circulation et un accès sécurisé aux quartiers avoisinants. Le défi technique majeur de ce projet réside dans l’aménagement d’une voie dans une zone à la topographie complexe, souvent sujette aux inondations. Pour y faire face, deux types de profil sont prévus : un profil pour les zones marécageuses, où des remblais et des murs de soutènement seront utilisés, et un autre pour les zones plus stables, où la voie sera construite sur des piles. En outre, des passages à niveau seront aménagés pour faciliter l’accès des riverains au fleuve Wouri.
L’aspect environnemental n’est pas en reste, avec la mise en place de voies de déviation et d’un système d’assainissement visant à éviter tout risque d’inondation dans les zones sensibles. Cependant, face aux limitations budgétaires locales, la Communauté Urbaine de Douala a fait appel à un partenaire stratégique. Ainsi, le financement de ce projet, estimé à 41,5 milliards FCFA, repose sur un partenariat avec l’entreprise China First Highway Engineering Co. Ltd (CFHEC).
Ce partenariat, apprend-on, a été formalisé par la signature d’un mémorandum d’accord en vue d’un marché de gré à gré. « Ce dernier a été validé par le ministre Délégué à la présidence chargé des Marchés Publics le 26 août 2024, conformément à la procédure prévue par le Code des Marchés Publics du Cameroun », renseigne la fiche technique du projet. Le document indique que le financement est également soutenu par une série de documents contractuels, dont le cahier des clauses administratives particulières, le cahier des clauses techniques particulières, ainsi que le bordereau des prix unitaires, définissant précisément les conditions de l’exécution des travaux.
Les travaux devraient durer 24 mois, avec une période de garantie de 12 mois et une garantie décennale sur les ouvrages d’art. Ce délai devrait permettre la mise en service de la nouvelle voie avant la fin de l’année 2026. Cependant, la réalisation de ce projet ne se fera pas sans soulever des préoccupations sociales, notamment en ce qui concerne l’indemnisation des riverains affectés par les travaux. Le tracé de la voie implique des expropriations et des déplacements de certaines populations, qui espèrent une indemnisation juste et équitable, conformément aux normes en vigueur.
Hélène Tientcheu