Transport ferroviaire : Le Comifer en alerte face à la recrudescence des incidents sécuritaires

Face à la montée préoccupante des incidents sécuritaires qui menacent non seulement les infrastructures, mais aussi la vie des usagers et du personnel, le comité interministériel des infrastructures ferroviaires (Comifer) a convoqué une session extraordinaire le 6 mai 2025 dans la salle de conférences du ministère des Transports (MINT).

L’examen de la problématique de la sécurisation des convois et des infrastructures ferroviaires sur l’ensemble du territoire camerounais a été au cœur d’une session extraordinaire convoquée le 6 mars dernier au ministère des Transports à Yaoundé. Présidée par le ministre des Transports Jean-Ernest Masséna Ngallè Bibehè, la réunion a réuni autour de la table les principaux acteurs du secteur ferroviaire, des représentants des ministères concernés ainsi que des experts techniques. L’objectif était clair : faire un diagnostic sans complaisance de la situation actuelle et définir des mesures urgentes et concrètes pour restaurer la sécurité sur l’ensemble du réseau. En fait, ces derniers mois, une série d’incidents a été enregistrée sur ledit réseau. Notamment les collisions répétées entre trains et véhicules aux passages à niveau, jets de projectiles sur les trains voyageurs, actes de sabotage des installations ferroviaires, vols de matériaux critiques, occupations illicites des emprises, et plus grave encore, des accidents de personnes parfois mortels.

Les échanges ont permis d’identifier les principales failles du système actuel à travers une absence de clôtures de sécurité le long de certaines voies, un manque de signalisation aux passages à niveau, la vétusté de certains équipements, un déficit de communication avec les communautés locales et la lenteur des interventions en cas d’incident. « Face à cette situation préoccupante, il est de notre responsabilité collective d’agir », a déclaré le ministre dans son discours inaugural. Il a insisté sur la nécessité d’une approche intégrée, alliant sensibilisation, prévention, répression et surtout la promotion d’une culture de sécurité ferroviaire auprès des populations riveraines. À l’issue des discussions, plusieurs recommandations ont été formulées. Il s’agit principalement du renforcement de la sensibilisation communautaire autour des risques liés à la voie ferrée, de l’accélération des projets de modernisation des passages à niveau et de la mise en place de barrières automatiques, de l’intensification des patrouilles de sécurité et de la surveillance vidéo sur les axes les plus exposés ;

Plus encore, la coordination entre les forces de l’ordre, les autorités locales et les opérateurs ferroviaires pour une réponse rapide et efficace ont été fortement recommandées. Cependant, le ministre des Transports a tenu à rappeler que le secteur ferroviaire est un pilier stratégique pour la mobilité des personnes et des biens, mais aussi pour la croissance économique du Cameroun. « Il est de notre devoir de garantir la continuité et la sécurité du service ferroviaire. Mon département ministériel est pleinement engagé à accompagner toutes les actions allant dans ce sens », a-t-il martelé. Au-delà des aspects techniques et réglementaires, cette session du Comifer aura souligné l’importance de l’implication citoyenne. L’éducation des usagers, la collaboration avec les leaders communautaires et la responsabilisation des opérateurs économiques sont désormais perçues comme des leviers indispensables pour enrayer les « dérives » actuelles.

 

Charles Totchum

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