Suppôts du diable en soutane

La pratique de la vie politique est un droit ouvert à tous sans doute. Mas certains corps de la société s’accommodent très mal de son usage à divers formes, simplement au regard de l’éthique et de la réserve qui est sensé caractériser leur corps. Il en va ainsi des religieux et des avocats. Ceux-ci, leur formation académique les conduit à une excellente vie politique, car étant eux-mêmes les demi-dieux de la loi, pour ne pas dire le contraire. Seulement à cet effet, les règles sont claires, il y a des écarts à ne pas tolérer en se cachant sous la robe. A côté, les hommes de Dieu. Leur nom et visage sont bien connus dans le landerneau politique du Cameroun, où secrètement, ils affectionnent la politique plus que la soutane qu’ils ont choisie. Tous se distinguent par un trait commun. L’évangile de la haine et de la division.

La politique a un élixir qui plonge son parfum par tout. Au point d’embarquer de nombreux religieux à la notoriété établie. Le premier d’entre eux à être tourmenté et qui ne cache plus son attachement au désordre, Christian Cardinal Tumi. Son masque jadis diffus a fait jour depuis pour laisser apparaître un aspect hideux du célèbre fils de Kikaï Kilaki, son village natal. « C’est le principal problème, la forme de l’Etat. Vous savez, dans notre questionnaire aux anglophones, nous avons essayé d’influencer l’opinion des anglophones, mais nous n’avons pas réussi. Quand nous leur avons demandé, quelle forme de gouvernement pensez-vous être capable de régler ce problème (problème anglophone, Ndlr) ? La fédération par exemple, la décentralisation comme nous essayons de le vivre actuellement ? Je pense 4 ou 5 personnes ont réagi sur le millier de personne. 69 % des anglophones ont dit – le maitre mot qu’ils ont utilisé, c’est la séparation absolue, cela veut dire la sécession. » « 69 % sont convaincus que si nous devons nous aimer les uns les autres, cela veut si les anglophones et les francophones veulent vivre comme des frères et soeurs, il faut une séparation absolue au niveau du gouvernement. Cela est important. Si les gens nous convainquent de la sécession, acceptons-là ! » Une appréciation loin de la réalité.

Ainsi se répand l’archevêque émérite de Douala dans les média. C’était à la veuille du Grand dialogue national convoqué par le président de la République Paul Biya au soir du 10 septembre. Comme Ludovic Lado –un prêtre Jésuite. « Ce qu’il faut à celui-là, c’est un parti politique pour qu’il puise se faire de vrais sympathisants, afin qu’il puisse aisément vivre ses positions politiques sans avoir besoin de se cacher derrière la soutane sous laquelle il est plus à l’aise à l’invective qu’à la promotion de l’amour et du pardon, froment même de son église. Un prêtre ne fait pas de carrière politique certes, mais cela ne veut pas dire qu’il ne peut pas parler de la politique, la preuve c’est qu’il participe au choix des dirigeants. Mais Ludovic Lado est vu par certains d’entre nous comme quelqu’un qui serait plus à l’aise sous un parti politique », observe un prêtre Jésuite.

A l’en croire, en Espagne où les Jésuite disposent des centres et maisons de formation, le cas de Ludovic Lado a très souvent meublé l’heure du repas. Il faut en réalité se rendre sur le mur Face book du père Lado pour mesurer son amour pour la politique et la violence. « Regardons la Guinée. Tous sortent de la maison pour aller marcher contre Alpha Condé. Camerounais, sortez de la maison. Si vous êtes 100 mille, ils ne peuvent plus arrêter personne », rédige-t-il. Entre temps, lui-même est hors du pays et même pendant ses vacances, ne fais aucune marche, aucune grève de la faim. Les publications du Père Lado sont si longues et si nombreux que beaucoup se demandent quand il dit la messe. Haine, tribalisme. Pourtant « les enfants de Dieu ne répondent pas à la haine par la haine ! C’est cela la grandeur spirituelle », écrit-il, lucide, pour sombrer encore. « Au Burundi récemment un autre écervelé, porte-parole du régime demandait l’excommunication des évêques jouaient leur rôle de veilleur. » Une posture qui trouve tout son contraire à Douala. « Il faut dire qu’un bon prêtre est un bon citoyen. Mais il doit faire la part des choses, donner à César ce qui est à César. Tous les prêtres s’activent sur le champ politique au Cameroun peuvent créer un parti politique et aspirer à devenir chef d’Etat car, seul le pape remplit cette double mission, » explique un prêtre à la cathédrale Saints Pierre et Paul et Douala. Allusion faite à Christian Tumi, Samuel Kleda, le collège des évêques anglophones entre autres qui prônent la haine et la division.

Régine TOUNA

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