SRC: Plus de 300 milliards Fcfa recouvrés en 2024

La révélation émane du DG de la Société de recouvrement des créances (SRC), qui précise que cette cagnotte fait partie des créances compromises des banques en liquidation ou en restructuration et celles issues des entités publiques dont le volume initial à recouvrer s’élevait à 950 milliards Fcfa.
La Société de recouvrement des créances (SRC) annonce le recouvrement de plus de 300 milliards Fcfa au 31 décembre 2024. Cette somme représente 33% des créances compromises des banques en liquidation et/ou en restructuration et du recouvrement des créances des entités publiques dont le volume à recouvrer s’élevait initialement à 950 milliards Fcfa. La révélation émane du Directeur général de la structure, Marie Rose Messi, qui précise que sur les 950 milliards Fcfa qui devaient être recouvrés, 70 milliards ont été malheureusement classés irrécouvrables pour des raisons qu’elle ne dévoile.
Et de s’en féliciter des 33% de taux global de recouvrement, qu’elle juge appréciable, au regard de l’ancienneté desdites créances, soit plus de 35 ans pour les premières banques admises en liquidation. Il s’agit de la SCB, la BCD, de PARIBAS, de CAMBANK et de la BIAO. Une prouesse qui prend tout son relief si l’on prend en compte l’aspect disparité des portefeuilles. A titre d’illustration, le taux de recouvrement du portefeuille SCB est de 58% contre 18% pour la liquidation du Crédit Agricole, indique la directrice générale de l’entreprise.
Autre révélation de Marie Rose Messi, s’agissant de la (nouvelle) mission de recouvrement des créances issues des condamnations pécuniaires prononcées au profit de l’Etat, toujours au 31 décembre 2024, le recouvrement de l’exercice se chiffrait à 12 milliards Fcfa. A titre de comparaison, au 31 décembre 2023, le recouvrement de l’exercice s’agissant des mêmes créances issues des condamnations pécuniaires s’élevait à 17 milliards Fcfa. Cette mission de recouvrement des créances issues des condamnations pécuniaires prononcées au profit de l’Etat qui est nouvelle, n’incombait pas à la SRC avant le décret du 09 mai 2020, explique la DG de l’entreprise. Elle fait partie des nouvelles missions dévolues à la SRC.
14 milliards Fcfa recouvrés
En effet, depuis le décret n°2020/016 du 09 janvier 2020 portant réorganisation et fonctionnement de la SRC, cette nouvelle mission est venue se greffer à la mission originelle de recouvrement des créances compromises des banques. Et de préciser que ladite mission de recouvrement des créances issues des condamnations pécuniaires rendues au profit de l’Etat a débuté au cours de l’exercice 2022. « Actuellement, ajoute-t-elle, nous avons travaillé sur décisions de justice transmises par le ministre d’Etat, ministre de la Justice Garde des Sceaux et le ministre des Finances. Au 31 décembre 2024, nous avons exécuté une dizaine de décisions de justice et recouvré la somme de 14 milliards Fcfa et pris possession d’environ 50 immeubles confisqués sur l’ensemble du territoire camerounais, pour une valeur à dire d’expert de 12,5 milliards Fcfa ».
Sur les perspectives d’évolution du portefeuille des créances compromises confiées à la SRC, la DG de l’entreprise indique que celles-ci peuvent être observées sur le segment des créances bancaires. Ainsi, la SRC attend à court terme les mandats de recouvrement des créances compromises de deux établissements de crédit pour une valeur d’environ 13 milliards Fcfa. Et pour cause, souligne-t-elle, le taux de sinistralité des créances bancaires étant très élevé au Cameroun – environ 17% en 2024 -, il faut s’attendre à ce que la SRC soit de plus en plus sollicitée.
Pour la DG de l’entreprise, les perspectives d’accroissement du portefeuille de la SRC résident dans la mission de recouvrement des créances issues des condamnations pécuniaires au profit de l’Etat qui est encore en rodage. Une fois que tous les problèmes auront trouvé solutions, espère-t-elle, la SRC passera à la vitesse supérieure. La preuve étant administrée par le fait que l’entreprise a déjà entamé des procédures de recouvrement à l’étranger, en France et à Monaco notamment, avec la collaboration de l’OIPC-Interpol.
Evariste Menounga