Sécurité alimentaire: 15 milliards de FCFA pour le développement de la filière rizicole

Ce 17 juin 2025, à Vienne en Autriche, le ministre camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, a signé un important accord de financement avec le Fonds de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Dans une dynamique de relance de sa production agricole et de réduction de sa dépendance aux importations alimentaires, le Cameroun vient de franchir une nouvelle étape stratégique. Ce partenariat porte sur un montant de 15 milliards de FCFA. Il contribuera au financement du projet de développement de la chaîne de valeurs du riz au Cameroun (Pdcvr), un ambitieux programme national qui vise à stimuler la production rizicole et renforcer l’autosuffisance alimentaire du pays. Le Pdcvr, dont le coût global avoisine les 98 milliards de FCFA, bénéficie d’un montage financier multipartite, comprenant également la Banque islamique de développement (BID), la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) et le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe. Conçu pour répondre à la hausse constante de la demande nationale en riz, le projet se positionne comme une solution à long terme face à l’explosion des importations et à leur impact néfaste sur la balance commerciale du Cameroun.

Le gouvernement camerounais quant-à-lui, définit l’objectif principal du Pdcvr comme étant l’augmentation durable de la production nationale de riz, avec des retombées concrètes sur la sécurité alimentaire, la création d’emplois ruraux et la réduction de la pauvreté. Pour y parvenir, le projet s’articule autour de plusieurs axes majeurs. Notamment le renforcement des capacités techniques et organisationnelles des riziculteurs, le désenclavement des bassins de production par la réhabilitation ou la construction de routes rurales, l’augmentation des revenus des petits exploitants agricoles et des prestataires de services connexes et l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base dans les zones concernées. Soulignons également que ces interventions visent non seulement à « professionnaliser les acteurs de la filière, mais aussi à créer un environnement propice à l’investissement agricole », apprend-on.

Comme enjeu économique et stratégique, le ministère du Commerce rappelle que le riz, au même titre que le poisson congelé, figure parmi les produits alimentaires les plus importés par le pays. Chaque année, plusieurs centaines de milliards de FCFA sont consacrés à l’achat de riz sur les marchés étrangers, notamment en Asie. Une situation qui creuse le déficit de la balance commerciale et expose le pays à des risques en cas de perturbations de l’approvisionnement international. Or, à travers le Pdcvr, le Cameroun entend inverser cette tendance en valorisant ses vastes potentialités agricoles. Ce financement du Fonds de l’OPEP constitue donc un levier de mise en œuvre pour un projet à la croisée des priorités nationales, celles de la souveraineté alimentaire, du développement rural, de la résilience économique et la réduction des inégalités territoriales. Mais pour les partenaires financiers comme pour l’État du Cameroun, l’enjeu est clair est de transformer la dépendance alimentaire en opportunité de développement pour des milliers d’agriculteurs du pays.

Charles Totchum

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