Secteur bancaire: Julius Berdu Manjo prend les rênes de la NFC-Bank

L’installation officielle, le 28 juillet dernier à Yaoundé, par le ministre des Finances Louis Paul Motaze, du directeur général, marque la sortie définitive de l’administration provisoire et l’entrée en fonction d’une nouvelle équipe dirigeante dans cet établissement financier.

Ce n’est pas tous les jours qu’une institution bancaire revient d’entre les morts. Et pourtant, ce 28 juillet 2025 à Yaoundé, c’est bien à une résurrection en bonne et due forme que les invités ont assisté. Après treize années sous administration provisoire, la National Financial Credit Bank (NFC-Bank) a officiellement repris ses activités sous une gouvernance normale. Un moment historique que le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a scellé en installant à la direction générale de l’établissement Julius Berdu Manjo.

Désormais directeur général, ce dernier n’est pas un inconnu dans la maison. Homme de confiance de l’État depuis sa désignation en 2013 comme administrateur provisoire, il a su maintenir la banque en activité malgré une situation financière autrefois critique. Son passage de l’intérim à la pleine direction incarne à lui seul la continuité d’un effort de sauvetage piloté avec persévérance, a indiqué le ministre des Finances.

Mais Julius Berdu Manjo ne sera pas seul à bord. À ses côtés, Fokwen Alfred Tata a été installé comme directeur général adjoint (DGA). Ancien cadre expérimenté du secteur bancaire, il vient renforcer une direction générale désormais pleinement constituée, à même de porter les ambitions nouvelles de la NFC-Bank. L’un après l’autre, les deux hommes face à la presse ont prêté serment de rigueur, de transparence et d’engagement au service d’un établissement résolument tourné vers la relance. Dans une atmosphère empreinte de gravité mais aussi d’espoir, le ministre des Finances a souligné la symbolique forte de cette double prise de fonction : « Ce n’est pas seulement une installation, c’est un passage de témoin vers une gouvernance renforcée ».

Outre la direction exécutive, la cérémonie a également permis l’installation de Bassoro Aminou, nouveau président du conseil d’administration (PCA). Il présidera un organe désormais conforme aux exigences de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), avec notamment l’intégration de trois administrateurs indépendants parmi les neuf membres qui le composent.

Ce renouvellement de la gouvernance institutionnelle traduit la volonté claire de rompre avec les pratiques qui ont conduit la banque au bord de la faillite en 2012. En effet, c’est après une décennie marquée par des pertes accumulées, une mauvaise qualité de portefeuille et une gouvernance déficiente que l’État avait décidé d’intervenir, en rachetant l’institution au franc symbolique et en lançant un ambitieux plan de restructuration. Le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), Yvon Sana Bangui, a exprimé sa confiance dans l’équipe en place, soulignant que « la restructuration financière ne suffit pas : il faut un pilotage humain compétent pour éviter les dérives du passé ». Mais pour l’État, cette passation officielle n’est pas une fin en soi, mais le début d’une nouvelle ère. « La banque doit désormais se battre à armes égales avec les autres acteurs du secteur. « Elle a été sauvée, maintenant, elle doit briller », a rappelé le MINFI aux nouveaux responsables à qui il a recommandé d’inscrire la NFC-Bank dans une logique de performance durable et de conquête du marché.

Par Julien Efila

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