Rythme musical : le pas traditionnel à l’honneur

Un atelier de danse est organisé par la compagnie Dzoe du 14 au 16 octobre 2019, à Yaoundé. Un apprentissage analytique aussi bien sur le plan notionnel que corporelle. Peut-on ainsi résumer l’atelier de danse qu’offre la compagnie Dzoe à l’université de Yaoundé I. Fans club, danseurs professionnels et admirateurs de la discipline n’ont pas manqué à ce rendez-vous. Alors qu’il est 15 heures ce lundi 14 octobre, les participants à l’atelier écument le restaurant le N°2 de l’université de Yaoundé I. En tenue de sport, ces étudiants pour la plupart ne cachent pas leur enthousiasme d’acquérir quelques techniques pour la restaurer les chorégraphies traditionnelles qui évoluent et perdent leur originalité en fonction du temps. Selon la promotrice de la compagnie de danse, Carine Bahanag : « Chaque danse a ses codes de lecture qui permettent aux publics, aux chorégraphes de la comprendre ».

A l’observation : « les danseurs traditionnels de nos jours, sont les mêmes qui sont danseurs contemporains et du Hip-hop entre autres. Ce qui veut dire qu’il y a des interférences gestuelles qui se font. Au fur et à mesure que le temps passe et la transmission se fait d’une personne à une autre, la traçabilité ethnique de ces danses disparaît », justifie la chorégraphe professionnelle. A l’issue du premier jour de cet atelier intitulé « Outils chorégraphiques », la chorégraphe professionnelle nous indique qu’elle est partie : « des techniques qui m’ont été enseignées un peu partout là où j’ai eu ma formation », notamment à l’Ecole des Sables du Sénégal, un centre de formation et de création de danse traditionnelle et contemporaine. Dans un premier temps, elle se base sur la technique de la célèbre danseuse béninoise Germaine Acogny. Cette dernière fait la synthèse de danses traditionnelles de l’Afrique de l’Ouest et des danses contemporaines occidentales. Dans un second temps, Carine effectue la transmission à travers la technique vivante basée sur l’héritage patrimonial, un style développé par la Zimbabwéenne Nora Chipaumire.

« C’est tout à fait normal que les danses évoluent, mais pour évoluer il faut comprendre d’où on part, qu’est-ce qu’on modifie, qu’est-ce qui est la racine centrale inébranlable de telle danse », recommande Carine pour désormais mieux identifier les chorégraphies traditionnelles spécifiques. Les étudiants qui participent à ces séances de réappropriation des pas de danses originelles, préparent par ailleurs la 7ème édition du festival universitaire des arts et de la culture (Unifac) prévu en novembre 2019. Le périple de Carine Bahanag, vise à transmettre les connaissances de l’art dont-elle est passionnée : « cette transmission que je tenais à faire depuis. J’ai commencé dans le cadre de la rentrée Culturelle et Artistique nationale, avec les danseurs d’Ebolowa, ensuite je suis allé à Douala où j’ai travaillé avec les danseurs de là-bas, je suis allé à Kribi et là je suis revenu à Yaoundé, au club qui m’a formé, qui m’a appris mes premiers pas en danse », révèle la monitrice. Si trois jours ne suffissent pas pour assimiler les techniques, la promotrice de la compagnie Dzoe, estime qu’ils sont suffisants pour amorcer le questionnement notionnel et corporel.

Fabrice BELOKO

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