Reactions: Richard Evina Obam, directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations

« Nous faisons face à beaucoup de résistances du secteur bancaire »
Nous sommes dans un processus normal de transfert des ressources dévolues à la Caisse des dépôts et consignations. C’était au tour aujourd’hui de la SIC de transférer environ 500 millions, traduisant des cautions des clients de la SIC. Ce qui rentre dans la catégorie des consignations conventionnelles. Nous invitons les autres acteurs à emboîter le pas à la SIC dans le cadre de ces consignations conventionnelles, notamment les opérateurs de l’électricité, de l’eau, de la téléphonie et d’autres opérateurs de l’État. Donc, le transfert de la SIC aujourd’hui est un exemple qu’il faut copier, qui doit faire tache d’huile.
Actuellement, nous sommes beaucoup plus dans la phase de mobilisation des ressources, mais nous avons déjà commencé à participer au marché des titres publics. À force d’accumuler les ressources, nous allons multiplier notre activité, elle va s’intensifier surtout avec le nouvel arrêté du ministre des Finances qui nous donne la possibilité d’intervenir dans plusieurs compartiments du marché des capitaux.
Il faut reconnaître aussi que nous faisons face à beaucoup de résistances du secteur bancaire où nous avons quelques malentendus. Ces sommes qui viennent d’être transférées par la SIC, dès qu’elles sont entre les mains de la CDEC, deviennent des deniers publics. Et les deniers publics, il faut le rappeler, ne sont pas des opérations de banque. C’est pour cela que nous sommes surpris par la volonté insistante de la COBAC à venir contrôler des deniers publics. Nous sommes actuellement en discussions avec la BEAC pour essayer de dissiper ces malentendus afin que la CDEC reste un instrument souverain de financement de l’économie qui opère un service public, celui des dépôts et consignations, qui est différent des opérations de banque.