Réglementations de change: Les opérateurs économiques sensibilisés sur la conformité

Le ministère des Finances, par le biais de la Direction générale du Trésor, de la coopération financière et monétaire, a organisé le 05 février 2025 à Douala, un séminaire consacré à la vulgarisation de la Réglementation des changes en vigueur dans la Cemac.
Bien que cette réglementation soit entrée en vigueur en 2018, la nécessité de maintenir une vigilance constante demeure cruciale pour assurer la stabilité financière de toute la zone, soulignent les experts. L’objectif principal de la rencontre de Douala a été donc de sensibiliser les acteurs économiques, financiers et les autorités monétaires sur l’importance de la conformité aux règles régissant les transactions en devises. Ce séminaire a permis des échanges constructifs entre l’Autorité Monétaire, les institutions financières et les opérateurs économiques. La Cemac, qui fait face à une baisse continue de ses réserves de change, voit dans cette démarche un moyen de préserver ses réserves et d’assurer une stabilité monétaire durable.
Le séminaire a également permis de rappeler l’importance des bonnes pratiques à adopter pour garantir une mise en œuvre efficace de la réglementation des changes. Un accent particulier a été mis sur les défis rencontrés par les opérateurs économiques dans leur application et sur les solutions à envisager pour surmonter ces obstacles. Pour Éric Pokem, Sous-directeur des Changes et des transferts à la Direction générale du Trésor, l’objectif de cet événement était également de stimuler un esprit de conformité chez les acteurs économiques, les banques et tous les intermédiaires agréés. « Ce séminaire vise à encourager les différents acteurs à renforcer leur conformité avec les exigences de l’Autorité Monétaire, représentée par le ministre des Finances, ainsi qu’avec la Banque centrale et la Cobac, responsable de la supervision des intermédiaires », a-t-il expliqué.
Renforcer les mesures de préservation des réserves
En plus de ces mesures de conformité, Eric Pokem a souligné l’importance du rôle du Cameroun en tant que leader économique de la Cemac, représentant environ 51 à 52 % des réserves de la zone. En effet, les dernières données du ministère des Finances révèlent une réduction des réserves de change depuis 2015, particulièrement après la chute des prix des matières premières, entraînant une baisse significative de la stabilité monétaire. En 2016, les réserves étaient tombées à 636 milliards de FCFA, moins de la moitié du niveau de 2008.
Cependant, un travail de reconstitution des réserves a été entrepris, et en décembre 2023, les réserves de change de la Cemac s’élevaient à 6 698,85 milliards FCFA. Mais, selon les données de décembre 2024, ces réserves ont connu une diminution de 5,8 % pour se chiffrer à environ 6 484,8 milliards FCFA, soit l’équivalent de 4,4 mois d’importations. Une situation qui a préoccupé les dirigeants lors du sommet extraordinaire des chefs d’État de la Cemac, tenu à Yaoundé en décembre 2024.
Les chefs d’État ont mis en lumière la nécessité d’atteindre un objectif de cinq mois d’importations, un seuil essentiel pour garantir la stabilité des zones monétaires. Bien que les réserves aient progressé de 2,3 mois d’importations en 2016 à 4,6 mois en 2023, la baisse de 0,2 mois de décembre 2023 à décembre 2024 a relancé les inquiétudes.
Dans ce contexte, la Conférence des Chefs d’État a réaffirmé l’urgence de renforcer les mesures de reconstitution et de préservation des réserves de change. Les actions recommandées incluent l’application stricte de la réglementation des changes, le rapatriement effectif des recettes d’exportation, et une gestion optimale des flux financiers. Ces mesures visent à garantir une mise en œuvre cohérente de la réglementation, à surmonter les obstacles actuels et à renforcer la stabilité financière de la Cemac à long terme.
Hélène Tientcheu