Réforme de la comptabilité publique: Un pas vers la transparence et l’efficacité

Les enjeux et les avantages de ces mutations de la gestion publique qui visent à moderniser la gestion des ressources de l’État ont été mis en lumière par la DGTDFM, le 31 janvier à l’occasion de la conférence annuelle du MINFI.
C’est à, Achille Nestor Bassahag, Directeur de la Comptabilité publique à la Direction générale du Trésor, de la Coopération financière et Monétaire (DGTCFM) qu’es revenu la lourde et exaltante tâche d’exposer sur « la réforme de la comptabilité ». Dans un contexte où la transparence et l’efficacité dans la gestion des ressources publiques sont devenues des impératifs, l’exposant a souligné que les règles applicables en matière de comptabilité publique s’inspirent également des instruments internationaux pour le secteur public. L’objectif principal de cette réforme est de garantir une gestion rigoureuse et transparente des finances publiques, en permettant une meilleure maîtrise du patrimoine de l’État.
L’exposé a mis en avant les nombreuses insuffisances du système précédent, notamment l’absence de comptes annuels et le manque de suivi des engagements. Ces lacunes ont conduit à une gestion opaque et inefficace des ressources, rendant nécessaire la mise en place d’un nouveau cadre normatif. La réforme de la comptabilité publique se décline en plusieurs avantages significatifs, tels que la production de comptes annuels, l’amélioration de la qualité des données, et la nécessité d’une information pertinente pour les décideurs publics.
Nestor Bassahag a également détaillé les sept axes névralgiques de la réforme, qui incluent la constitution du bilan d’ouverture, la prise en compte des produits et des charges, ainsi que l’institution des travaux d’inventaire de fin d’exercice. Ces mesures visent à garantir la sincérité et l’image fidèle de chaque poste du bilan de l’État, tout en optimisant la gestion de la trésorerie.
La mise en œuvre de cette réforme a débuté le 1er janvier 2022 et repose sur un plan pluriannuel. Un comité interministériel a été constitué pour superviser son application, et des textes législatifs ont été adoptés pour encadrer le nouveau système. L’un des outils phares de cette réforme est le système informatique PATRIMONY, conçu pour faciliter la tenue de la comptabilité publique. Ce système a été accompagné d’une campagne nationale de sensibilisation, impliquant tous les acteurs concernés pour garantir une compréhension et une adoption efficaces des nouvelles règles.
Perspectives
En regardant vers l’avenir, a laissé croire le directeur de la Comptabilité publique à la DGTCFM, plusieurs actions sont prévues pour 2025. Parmi celles-ci, on note le parachèvement de l’interopérabilité entre les systèmes informatiques des différentes directions, ainsi que la mise en place de provisions sur dépréciation des créances. La production et la comptabilisation des engagements conditionnels de l’État seront également des priorités, tout comme l’accélération de l’opérationnalisation du Compte Unique du Trésor.
Cette mutation représente alors un tournant décisif pour le ministère des Finances et pour l’ensemble de l’administration publique camerounaise. En favorisant la transparence et l’efficacité, elle vise à renforcer la confiance des citoyens dans la gestion des finances publiques et à garantir une utilisation optimale des ressources de l’État. Les enjeux sont donc considérables, tant pour la gouvernance financière que pour le développement économique du pays.
Julien Efila