RECAN : L’Est présente sa pharmacopée locale

Les acteurs locaux ont profité de ce rendez-vous pour mettre en lumière les bienfaits de la médecine traditionnelle qui n’a rien à voir avec les pratiques occultes.

C’est une ère nouvelle qui s’ouvre à l’Est à la faveur de la rentrée culturelle artistique nationale pour cette année 2019. Une aubaine pour découvrir un pan très souvent voilé des richesses de cette Région. Il s’agit de la pharmacopée traditionnelle dont les vertus thérapeutiques sont très appréciées par les forces vives locales. Jeannette Akala Koéké soigne ses patients à l’aide des écorces et des plantes qu’elle retrouve dans la forêt et la savane. « Les ressources de la pharmacopée sont dans notre environnement. Nous trouvons nos produits dans les cours d’eau, la savane et dans la forêt où nous tirons tous les éléments dont nous avons besoin pour soigner. Précisément, nous utilisons les écorces d’arbres, les arbres, les lianes, la terre, les plumes d’oiseaux, les peaux d’animaux entre autres », explique la promotrice des « Ets Au cœur de la forêt », dans la ville de Bertoua.

Pour elle, il suffit de savoir utiliser les différents produits de la nature. Pour en arriver là, il faut au préalable avoir été formé par un spécialiste en la matière. « Pour mon cas, c’est depuis mon bas âge que j’ai eu cette révélation d’utiliser les produits de la nature pour soigner mes semblables. Sur la base de mes recherches, j’ai fait des grandes découvertes sur la médecine traditionnelle. Il faut aussi dire que mes parents étaient d’excellents tradi praticiens », raconte-t-elle.

Par la force de son expérience, Jeannette Akala Koéké soigne plusieurs maladies, notamment le paludisme, la fièvre typhoïde, les IST, les hémorroïdes, la stérilité et les cas de faiblesse sexuelle chez les hommes. Ayant la maitrise parfaite des plantes, elle parvient à dompter ces différentes maladies dans le seul but de satisfaire ses patients qui viennent de tout le pays. « Dieu ayant donné à l’Homme la domination sur la nature, il lui a révélé toutes les connaissances nécessaires. Je parviens à soigner mes patients sur la base des saintes écritures. Je ne fais pas les pratiques occultes comme d’aucuns pourront le croire », avoue-t-elle.

Sur la base son travail, Jeannette Akala Koéké a pu engranger d’importantes prix et la reconnaissance de la nation. « J’ai plusieurs diplômes et des prix de reconnaissance délivrés par le ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation et le ministère des Petites et moyennes entreprise, de l’Économie sociale et de l’Artisanat. Le ministère des Arts et de la Culture m’a décorée deux fois de suite : la médaille du mérite camerounais et celle de chevalier de l’ordre de la valeur », souligne-t-elle avec fierté et orgueil dans son entourage. Cependant, elle estime que le plus grand prix est celui de la satisfaction de ses patients. « Savoir que j’ai pu soigner une personne qui souffrait d’une maladie durant longtemps m’a toujours procuré de la joie et du respect dans mon entourage », indique-t-elle.

Un héritage qu’elle entend d’ailleurs léguer à sa postérité.« C’est un véritable problème. Plusieurs connaissances tendent à disparaitre aujourd’hui du fait que les jeunes s’intéressent très peu à nos richesses culturelles. J’ai donc décidé de créer ma propre structure, « Au cœur de la forêt » pour former ceux qui désirent apprendre ce noble métier. Ma vision est celle de partager mes connaissances à toutes personnes intéressées. Mes propres enfants connaissent plus ou plus moins ce travail. Je rappelle que mes portes restent ouvertes à ceux qui désirent d’apprendre ce travail ancestral », invite-t-elle. Au-delà de la transmission de ses connaissances, Jeannette Akala Koéké rassure qu’elle entretient des relations cordiales avec les spécialistes de la médecine conventionnelle. Elle avoue qu’elle reçoit très souvent des patients envoyés par les formations sanitaires reconnues dans le pays.

La Recan a été ouverte à Bertoua le 10 septembre 2019 par l’inspecteur général des services régionaux. Les acteurs de la culture et des arts de la région de l’Est ont massivement répondu présents à l’appel. Le début des activités a été marqué par le carnaval des acteurs venus de tous les 4 coins de la région pour honorer ce grand rendez-vous de 20 jours. Théâtre, poème, poésie, conte, musique, mode et design, danse, cuisine entre autres spécialités des arts et de la culture seront développés au cours de cette période du Renac 2019.

Gustave EPOK

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