Réaction: Cyrus Ngo’o, Directeur général du Port Autonome de Douala

« Quand l’espace portuaire est saturé, il faut élargir la vision »

Le Port Autonome de Douala, en tant qu’entreprise publique, gère un vaste domaine portuaire d’une contenance superficielle d’environ 1 000 hectares. Cependant, la quasi-totalité de cette surface est déjà exploitée, entraînant une saturation des terminaux portuaires et limitant les possibilités d’expansion dans l’enceinte portuaire des activités logistiques et industrielles pourtant en pleine croissance dans cet environnement.

Pour faire face à cette pression, le PAD a engagé un ambitieux programme de modernisation et d’extension, adossé à un Schéma Directeur de Développement 2020–2050, aligné sur les priorités du gouvernement et sur la vision exprimée par le Chef de l’État lors de son discours historique à Douala, en octobre 2011 : « Douala doit devenir LE PORT de référence du Golfe de Guinée ».

Dans ce cadre stratégique s’inscrit le projet de terminal mixte vraquier sur la rive droite du Wouri, conçu pour désengorger l’enceinte portuaire actuelle et accompagner la croissance de la zone industrielle de Bonabéri. Conscient des contraintes budgétaires actuelles, le PAD a opté pour une stratégie réaliste et durable : le recours à des financements alternatifs et des partenariats stratégiques, notamment via le mécanisme du partenariat public-privé de type BOT (Build, Operate and Transfer).

Ce modèle innovant permet de mobiliser des opérateurs privés capables de financer, construire, exploiter et rétrocéder les infrastructures, sans exposer le PAD ni l’État à un engagement financier direct ou à un risque de dette. Mieux encore, il garantit une rémunération au PAD et la perception d’impôts durant la phase d’exploitation. Ce mode opératoire devient aujourd’hui la voie privilégiée pour accélérer le développement des infrastructures portuaires, en s’appuyant sur la compétence du secteur privé et la vision publique d’un port compétitif et intégré.