Projets d’infrastructures: L’Etat mise sur les financements structurés

Du 26 au 28 février 2025, Douala accueille un séminaire sur les financements structurés, visant à doter les acteurs économiques des outils nécessaires pour financer durablement les infrastructures en Afrique centrale, notamment au Cameroun.

Face aux défis économiques complexes qui frappent la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), la question du financement des infrastructures est plus que jamais cruciale. Loin de se limiter à un simple problème budgétaire, l’accès à des financements longs et flexibles devient un impératif pour permettre aux pays de la zone, et particulièrement au Cameroun, de réaliser leurs projets de développement. C’est dans ce contexte de pression financière croissante, que s’inscrit le séminaire « Maîtriser les financements structurés pour le développement des infrastructures dans les pays de la Cemac : cas du Cameroun ».

Organisé sous le patronage du ministère des Finances, cet événement s’annonce comme une véritable plateforme de formation pour les acteurs économiques de la Cemac. L’objectif est de doter les décideurs, les responsables financiers et les acteurs privés des outils nécessaires pour relever les défis du financement des infrastructures, une question clé pour le développement durable de l’Afrique centrale.

Avec des interventions de personnalités de renommée internationale, dont Hubert Otele Essomba, directeur associé du cabinet G&M Finance, et Catherine Gerst, ancienne directrice générale de Moody’s France, ce séminaire de trois jours vise à former les participants aux instruments financiers complexes comme la titrisation, la syndication de prêts, et les mécanismes de Leveraged Buy-Out (LBO). Ces outils permettent de structurer des financements adaptés à des projets de grande envergure dans des secteurs vitaux tels que l’énergie, les infrastructures et les télécommunications.

Le contexte économique qui rend ce séminaire essentiel

En effet, la Cemac traverse une période économique particulièrement difficile, selon le FMI. En 2023, la zone a enregistré un déficit budgétaire de 0,3% du PIB, et les prévisions pour 2025 laissent entrevoir une aggravation de cette situation. La baisse des recettes issues du pétrole, liée à la chute des prix mondiaux du brut, accentue les difficultés économiques. Dans ce contexte, le besoin urgent d’une diversification des sources de financement pour les projets d’infrastructures est devenu un enjeu majeur pour les pays de la Cemac, et notamment pour le Cameroun.

Le pays fait face à des besoins de financement colossaux pour réaliser ses projets de développement. Si son taux d’endettement reste sous le seuil communautaire de 70%, les ambitions de la Stratégie Nationale de Développement (SND30) nécessitent des financements plus souples et à plus long terme, que les sources traditionnelles ne peuvent pas toujours fournir.

Face à cette situation, les financements structurés apparaissent comme une réponse efficace. « Ces instruments financiers, qui combinent prêts, actions et produits dérivés, offrent des solutions sur mesure pour répondre aux besoins spécifiques des pays de la Cemac. Ils permettent de mieux maîtriser les risques tout en optimisant les rendements pour des projets d’envergure », explique un membre du comité d’organisation en indiquant que les financements structurés sont particulièrement adaptés aux projets nécessitant des ressources à long terme, comme ceux liés aux infrastructures.

Le Cameroun, en particulier, apprend-on, cherche à lever des fonds pour soutenir ses projets d’infrastructure dans des secteurs clés comme l’énergie, les transports et les télécommunications. Le budget 2025 prévoit de lever près de 1795 milliards de FCFA, dont une large part proviendra de financements structurés. Cela permettra d’alléger la pression sur le budget de l’État tout en garantissant la pérennité des projets.

 H.T

 

 

 

 

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