Projets de développement: L’Etat recherche plus de 500 milliards FCFA

Le 13 février dernier à Douala, lors de la présentation du programme de financement de l’État pour 2025, le directeur de la trésorerie au Minfi a révélé les financements nécessaires pour achever les projets majeurs du pays, notamment Lom Pangar, Kribi et Nachtigal.
Le Cameroun, en pleine phase de mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement (SND30), se trouve à un tournant crucial pour achever plusieurs projets d’infrastructure stratégiques, en particulier dans les secteurs de l’énergie et du transport. Lors de la cérémonie de présentation du programme de financement de l’Etat pour l’exercice 2025, le 13 février à Douala, Samuel Tela, directeur de la trésorerie au ministère des Finances, a souligné les besoins financiers urgents pour mener à bien des projets majeurs tels que l’aménagement hydroélectrique de Lom Pangar, le complexe industrialo-portuaire de Kribi et la centrale hydroélectrique de Nachtigal.
L’un des projets prioritaires est le barrage de Lom Pangar, dont la première phase est achevée. Cependant, l’aménagement hydroélectrique nécessite encore environ 20 milliards de FCFA pour finaliser la production d’électricité, en particulier pour l’achèvement de l’usine de pied de Lom Pangar et la ligne d’évacuation de l’énergie. Le complexe industrialo-portuaire de Kribi, un autre projet phare du pays, a déjà vu l’achèvement de sa première phase. Toutefois, pour garantir son développement complet, plusieurs investissements sont encore nécessaires. La phase 2 du projet nécessite environ 130 milliards de FCFA, principalement pour prolonger la digue de protection, étendre le terminal à conteneurs, et aménager la zone logistique.
L’extension du terminal et l’amélioration des infrastructures routières, notamment les routes Edéa-Kribi et Yaoundé-Kribi, sont également des priorités pour soutenir les activités commerciales et industrielles dans cette région. Le projet de la centrale hydroélectrique de Nachtigal, d’une capacité de 420 MW, progresse également. Cependant, la ligne de transport d’électricité vers Yaoundé, d’une longueur de 65 km, reste inachevée. La finalisation de cette ligne de transmission, ainsi que d’autres composants du projet, nécessite un financement estimé à 400 milliards de FCFA.
Une enveloppe de 113 milliards FCFA prévu dans le budget 2025
Au total, les besoins financiers pour achever ces projets s’élèvent à plus de 500 milliards de FCFA. L’État doit mobiliser cette somme pour finaliser les projets d’infrastructure essentiels à son développement. La majeure partie de ces financements provient de partenaires au développement, prêts à soutenir le Cameroun dans sa quête de modernisation et d’industrialisation.
Le budget national pour l’année 2025 prévoit une enveloppe de 113 milliards de FCFA pour financer la contrepartie nationale des projets d’infrastructures. Cette contribution publique est renforcée par une initiative visant à mobiliser 200 milliards de FCFA sur cinq ans (50 milliards par an) via la Société Nationale d’Investissement (SNI), pour soutenir la Stratégie Nationale de Développement et encourager les investissements privés.
Le financement des projets d’envergure repose également sur des partenariats public-privé (PPP). Un exemple récent de ce modèle est la signature d’une convention avec le Port Autonome de Kribi (PAK) pour un financement de 100 milliards de FCFA. Ce montant servira à financer des infrastructures portuaires supplémentaires, comme le développement d’un quai pétrolier et l’aménagement de zones logistiques liées aux secteurs pétroliers et agro-industriels.
Ainsi, bien que des progrès notables aient été réalisés depuis 2009, le pays doit encore investir massivement pour boucler ces projets d’infrastructures cruciales. Selon Samuel Tela, les plus de 500 milliards de FCFA nécessaires sont la clé pour accélérer la croissance du Cameroun et garantir un développement durable, avec une meilleure qualité de vie pour ses citoyens.
Hélène Tientcheu