Projet « ville verte »: Douala plante les racines d’un avenir vert

En plantant 300 arbres à Douala le 19 juin dernier, la CCA Bank et la mairie insufflent une nouvelle ambition écologique à la ville : faire de l’environnement un axe central du développement urbain.
Dans une ville de Douala surchauffée par le béton, la poussière et les gaz d’échappement, une lueur verte émerge. Jeudi 19 juin 2025, la CCA Bank (Crédit Communautaire d’Afrique), institution financière engagée, et la mairie de Douala, ont lancé une opération commune de plantation de 300 arbres dans plusieurs quartiers emblématiques de la ville. Une action symbolique, mais surtout stratégique, qui inaugure une nouvelle approche de la résilience urbaine. L’événement s’inscrit dans le cadre du projet « Douala Ville Verte », complément naturel de l’initiative « Douala Ville Propre » portée par la municipalité.
Il s’agit d’un partenariat public-privé à Douala, autour d’un objectif visant à faire de la forêt urbaine un levier de santé publique, d’adaptation climatique et d’éducation citoyenne. « L’importance des arbres, c’est comme donner la vie », résume Margaret Fonkwen Atanga, Directrice générale de CCA Bank. L’établissement ne s’en tient pas aux discours : après avoir déjà mené des actions similaires dans le nord du pays et avec les élèves l’an dernier, il élargit son impact. L’entreprise assume sa responsabilité sociétale (RSE) et appelle les Camerounais à suivre le mouvement : « Si chacun des 26 millions de citoyens plantait un arbre, l’environnement s’en porterait mieux ».
« Planter, planter, et encore planter »
L’opération, conduite entre Bassekè, Bonanjo et Bonabéri, a réuni personnels bancaires, cadres municipaux et habitants dans une caravane verte. « Cette action s’inscrit parfaitement dans la mission de la mairie : offrir à la population un cadre de vie plus sain et plus apaisé », déclare Dr Roger Njitchoua, 2e adjoint au maire. Il rappelle que les arbres, en plus d’absorber le dioxyde de carbone (CO₂) et les polluants, réduisent la chaleur urbaine, filtrent les particules fines, atténuent la pollution sonore et offrent des espaces de respiration au cœur de la ville.
Ainsi donc, observe un cadre de l’institution bancaire, dans un contexte où Douala, capitale économique, subit une urbanisation rapide et chaotique, marquée par l’insalubrité, la chaleur extrême et le bruit, l’arbre redevient un acteur majeur de l’aménagement urbain. Pour lui, bien plus qu’un ornement paysager, il devient outil de planification, barrière naturelle contre les nuisances et vecteur de bien-être social. « Planter, planter, et encore planter », martèle Margaret Atanga. La CCA Bank prévoit d’étendre ces actions dans d’autres villes, notamment dans les régions du Nord et du Centre. Cette volonté de « verdir » les territoires s’appuie sur une conviction simple : un arbre planté aujourd’hui garantit une meilleure qualité de vie demain.
La mairie y voit aussi un prolongement logique de ses efforts pour structurer la ville. Sous l’égide du projet « Douala Ville Propre », elle s’attaque au désordre urbain, aux constructions anarchiques et à la mauvaise gestion des déchets. L’ajout d’une dimension écologique forte vient consolider une vision plus durable de la métropole. Ce partenariat public-privé signe donc une évolution de l’action environnementale à Douala. Finie l’écologie d’apparat : place à une écologie de terrain, inclusive, concrète et reproductible. En misant sur l’arbre comme infrastructure verte, Douala cherche à prendre racine dans l’avenir.
Hélène Tientcheu