Programme avec le FMI: Le Minfi annonce un décaissement de 73 milliards de FCFA

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, le 12 mars 2025, la septième revue du programme économique et financier 2021-2025 du Cameroun, soutenu par la facilité élargie de crédit et le mécanisme élargi de crédit.

Le Cameroun vient de franchir une nouvelle étape dans son programme économique et financier soutenu par le Fonds monétaire international (FMI). Réuni en session le 12 mars dernier, le conseil d’administration du FMI a approuvé la septième revue du Programme économique et financier (PEF) du Cameroun (2021-2025), financé par la Facilité élargie de crédit (FEC) et le Mécanisme élargi de crédit (Medc). Parallèlement, la deuxième revue de l’accord soutenu par la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) a également reçu un avis favorable. Cette décision majeure s’accompagne d’un nouveau décaissement de 89,7 millions de droits de tirage spéciaux (DTS), soit environ 73 milliards de FCFA, en faveur du Cameroun. « Ce montant porte à près de 500 milliards de FCFA le total des appuis budgétaires octroyés par le FMI au pays depuis la mise en place du programme le 29 juillet 2021, indépendamment des soutiens apportés par d’autres partenaires au développement », peut-on lire.

Ces financements visent à soutenir les efforts du Cameroun dans la mise en œuvre de réformes structurelles et à renforcer sa résilience face aux défis économiques et climatiques. Car cette approbation du FMI intervient à un moment où l’économie camerounaise fait face à des défis multiformes. Tant sur le plan international, marqué par la persistance des tensions géopolitiques et un resserrement des conditions financières mondiales, que sur le plan interne, à travers une situation sécuritaire préoccupante dans certaines régions et les défis liés aux réformes structurelles en cours. Le FMI souligne toutefois la nécessité pour le pays de Paul Biya de poursuivre ses efforts en matière de mobilisation des recettes non pétrolières, d’atténuation des vulnérabilités du secteur financier et d’amélioration de la gouvernance et de la lutte contre la corruption. « Ces mesures sont essentielles pour accélérer la croissance économique et améliorer les conditions de vie des populations », apprend-on.

L’appui du FMI, combiné aux efforts nationaux et à l’appui d’autres partenaires techniques et financiers, permet au Cameroun de maintenir le cap des réformes et de renforcer la stabilité macroéconomique du pays. Le gouvernement camerounais, sous l’impulsion du président de la République, « réaffirme son engagement à poursuivre la transformation structurelle de l’économie et à approfondir les réformes avec l’appui de l’ensemble des partenaires techniques et financiers, afin d’accélérer la croissance économique et d’améliorer les conditions de vie des populations », peut-on lire dans le communiqué signé de Louis Paul Motazé, ministre des Finances du Cameroun. Ces financements et réformes s’inscrivent dans le cadre des résolutions de la session extraordinaire de la conférence des chefs d’État de la Cemac tenue à Yaoundé le 16 décembre 2024, visant notamment au renforcement de la stabilité du cadre macroéconomique de la sous-région.

Vers une relance économique durable

Grâce à cette nouvelle injection de fonds, le Cameroun dispose d’une marge de manœuvre supplémentaire pour renforcer ses politiques économiques et assurer une reprise soutenue de la croissance. À en croire Nigel Clarke, DGA et président par intérim du FMI, « la reprise de l’économie camerounaise s’est poursuivie, mais la croissance reste modérée ». Pour lui, les perspectives à moyen terme demeurent globalement positives, tandis que la probabilité d’une détérioration des risques est élevée. « Les résultats du programme ont été globalement satisfaisants, et les accords au titre des programmes appuyés par la FEC, le MEDC et la FRD continuent d’aider les autorités dans leurs efforts en vue de maintenir la stabilité macroéconomique, de mettre en œuvre les réformes prioritaires et de faire progresser le programme climatique pour promouvoir une croissance durable », a-t-il affirmé à l’issue des débats du conseil d’administration sur le Cameroun. Cependant, l’amélioration de la mobilisation des recettes intérieures non pétrolières et de la gestion des finances publiques reste essentielle pour préserver les progrès accomplis dans le cadre du programme.

 Charles Totchum

 

 

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