Port de Douala: Plus de 282 milliards FCFA investis pour le terminal vraquier
Le Premier ministre, Chief Joseph Dion Ngute, a procédé ce vendredi 25 juillet 2025, à la cérémonie de pose de la première pierre d’un terminal vraquier de nouvelle génération sur la rive droite du Wouri.
C’est une étape décisive dans la modernisation du Port de Douala-Bonabéri. Ce 25 juillet 2025, le Premier ministre, Chief Joseph Dion Ngute, a officiellement posé la première pierre d’un nouveau terminal mixte vraquier, sur la rive droite du fleuve Wouri. Ce projet, estimé à 282 milliards FCFA, vise à désengorger les installations existantes, accroître la compétitivité logistique du pays, et soutenir la montée en puissance de l’industrie nationale et régionale.
Conçu dans le cadre du Schéma Directeur 2020–2050 du Port Autonome de Douala (PAD), ce terminal marque le début d’une transformation en profondeur de la plateforme portuaire, aujourd’hui arrivée à saturation. « Ce chantier traduit notre volonté de bâtir un port tourné vers la performance et l’avenir », a déclaré Cyrus Ngo’o, Directeur général du PAD, en indiquant qu’avec une superficie d’environ 1 000 hectares déjà largement exploitée, le port de Douala se trouve confronté à une limitation physique de ses capacités. Plus de 4 000 emplois directs créésOr, les projections de l’institution portuaire sont claires : le trafic de marchandises diverses et en vrac devrait passer de 8,1 millions de tonnes aujourd’hui à 11,7 millions en 2030, puis atteindre 21 millions de tonnes à l’horizon 2050. « Une croissance que les infrastructures actuelles ne peuvent absorber ». D’où l’urgence de cette extension sur la rive droite, qui « ajoutera 900 mètres linéaires de quai, trois nouveaux postes à quai (53, 54, 55), 36 hectares de terre-pleins, et un important dispositif logistique comprenant des zones de stockage, de manutention, et de raccordement routier, ferroviaire et énergétique », a détaillé l’Administrateur général d’Africa Ports Development (APD), Wissan Dakour El Aridi.
D’après les explications de ce dernier, plutôt que de financer ce vaste chantier sur fonds propres, le Cameroun a opté pour un partenariat public-privé (PPP) de type Build-Operate-Transfer (BOT). « Le projet sera entièrement financé et réalisé par le groupe britannique Kharam Trading Holding, via sa filiale Africa Ports Development (APD) ». Pour lui, il s’agit d’un montage avantageux : « l’État ne prend aucun risque financier, tout en percevant 258 milliards FCFA de recettes sur la durée de l’exploitation (25 ans), dont 152 milliards issus de la fiscalité.
Le PAD, de son côté, engrangera 106 milliards de redevances ». Wissan Dakour El Aridi a également souligné que ce partenariat est une réponse intelligente aux contraintes budgétaires, et un levier pour mobiliser l’expertise et les ressources du secteur privé. Au-delà de sa portée financière donc, le projet se distingue par sa vision à long terme.
Le nouveau terminal intègrera : des unités de stockage de 120 000 tonnes, des entrepôts de 3 000 et 12 500 m², des bâtiments administratifs, des ateliers de maintenance, entre autres. Ainsi, selon les assurances de AFD, la première phase, d’une durée de 28 mois, sera opérationnelle au premier semestre 2028, avec une montée progressive en charge vers la pleine capacité. Cependant, ce terminal ne se limite pas à un projet logistique. Il ambitionne aussi de stimuler l’économie locale.
À terme, apprend-on, plus de 4 000 emplois directs seront créés. « Ce n’est pas qu’un quai : c’est un pôle économique en gestation. Ce chantier donne corps à une ambition exprimée dès 2011 par le Président Paul Biya : faire de Douala ‘’le port de référence du Golfe de Guinée’’», a résumé le Directeur général du PAD.
Hélène Tientcheu

