Port de Douala: 50 milliards FCFA pour désengorger la zone de stockage
La convention de partenariat de type PPP signé le 30 mai dernier, entre l’autorité portuaire et Dpcs S.A. vise l’aménagement d’une plateforme logistique de 25 hectares dédiée aux conteneurs vides.
À Douala, le vide devient un enjeu stratégique. Le 30 mai 2025, le Port Autonome de Douala (PAD) et la société Douala Port Container Solutions S.A. (Dpcs S.A.) ont signé une convention portant sur une enveloppe de 50,4 milliards FCFA pour aménager une zone logistique moderne dédiée à l’entreposage des conteneurs vides sur 25 hectares. Il est question ici de désengorger durablement les terminaux du port de Douala-Bonabéri. Car, renseigne Cyrus Ngo’o, DG du PAD, depuis plus d’une décennie, la gestion des conteneurs vides repose sur une myriade de parcs improvisés, en zone portuaire et péri-portuaire. Mis en place en réaction à la saturation critique des espaces dans les années 2010, ces dispositifs temporaires ont fini par engendrer désorganisation logistique, faible productivité et problèmes de sécurité.
Le projet porté par Dpcs S.A. vient ainsi structurer cette activité jusque-là éclatée. D’après les explications de Joseph Nguene Nteppe, Chef de division de l’analyse, de la prospective et de la coopération au PAD, sur les 25 hectares à aménager par remblais hydrauliques, environ 21 seront consacrés au stockage, avec des infrastructures spécialisées : une zone pour conteneurs frigorifiques (240 prises), une zone de répartition, des espaces techniques, une direction administrative et un bâtiment de 4 000 m². Deux guérites, des ateliers de maintenance et une zone verte sont également prévus.
Il a aussi indiqué que l’investissement sera réalisé en partenariat public-privé, dans un cadre contractuel de 28 ans : un an d’études, deux ans de construction, et 25 ans d’exploitation. « Le financement est structuré à hauteur de 20 % en fonds propres et 80 % en emprunts bancaires. Selon les projections, le projet devrait générer 220 milliards FCFA de revenus. Le partenaire privé en percevra 58 %, contre 42 % pour le PAD et l’État du Cameroun à travers les redevances et les taxes ».
Au-delà de son utilité immédiate, cette plateforme vise à faire émerger un pôle industriel autour du conteneur. À moyen terme, elle accueillera des activités de réparation, puis de fabrication de conteneurs, ainsi que des services liés à l’exportation de matières premières comme le cacao, le café ou le coton. Le projet prévoit la création de 200 emplois directs et jusqu’à 1000 emplois indirects. Pour Evariste Eloundou Onana, Administrateur général de Dpcs S.A., « il s’agit de structurer un véritable écosystème logistique et industriel, qui accompagne la modernisation du port et soutient les ambitions économiques régionales du Cameroun ».
Avec cette initiative inscrite dans le Schéma directeur de développement du Port de Douala-Bonabéri à l’horizon 2050, le PAD franchit une étape décisive vers une meilleure organisation de ses activités logistiques et une attractivité renforcée sur l’échiquier sous-régional.
H.T
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