Pénurie: La longue attente des pièces de la Beac

Alors que la Banque centrale annonce l’injection des pièces d’argent sur le marché depuis 2019, les usagers constatent que les transactions financières sont de plus difficiles fautes de petite monnaie.
« On n’a pas de monnaie ». Voilà réponse cinglante que les usagers reçoivent tous les jours en cette année 2021, dans les marchés, boutiques et grandes surfaces de la capitale à Yaoundé. A Douala aussi, la capitale économique, c’est le même refrain : « il n’y a pas de monnaie ». Pour ceux qui empruntent les taxis sur des trajets où il faut payer 100 FCFA, c’est la croix et la bannière. Et pour cause, arguent, les commerçants et chauffeurs de taxis : « il n’y a pas de monnaie ».
Pourtant la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), avait promis mettre fin à ce calvaire depuis 2019. Répondant à cette préoccupation des petits opérateurs économiques au cours d’une conférence de presse, le 4 juillet 2019 dans la capitale économique camerounaise, le gouverneur de la Banque centrale s’est voulu rassurant.
« Nous nous sommes effectivement penchés sur cette question. C’est d’ailleurs le vice-gouverneur qui s’en est occupé, et des commandes ont été passées », a confié Abbas Mahamat Tolli. Et le vice-gouverneur, le Camerounais Dieudonné Evou Mekou, de préciser que les livraisons sont prévues pour le mois de novembre 2019.
Cette rareté des pièces de monnaie au Cameroun, notamment, survient au moment où plusieurs réseaux d’exportation de ces pièces, entretenus par des ressortissants chinois, sont démantelés dans le pays. Une fois exportées, ces pièces de monnaie serviraient à la fabrication de divers objets.
« Nous avons annoncé la mise en circulation de ces unités de monnaie au courant de ce mois de novembre et ce sera fait ». Cette assurance a été donnée le 8 novembre 2019 dans la capitale camerounaise par Abbas Mahamat Tolli, le gouverneur de la Beac. C’était en marge d’une session du Comité de politique monétaire de cet institut d’émission commun aux six États de la Cemac.
En effet, depuis plusieurs mois, dans les pays de la Cemac, et principalement au Cameroun, il est très difficile pour les commerçants et autres agents économiques de disposer des pièces de monnaie pourtant indispensables pour les transactions quotidiennes. Cette rareté des pièces de monnaie survient au moment où plusieurs réseaux d’exportation de ces pièces, entretenus notamment par des ressortissants chinois, sont démantelés au Cameroun. Une fois exportées, ces pièces de monnaie serviraient à la fabrication de divers objets, apprend-on.
L’injection des pièces de monnaie dans le circuit économique de la Cemac survient surtout alors que la banque centrale s’apprête à lancer une nouvelle gamme de billets de banque. Après avoir pris « acte du lancement des travaux de conception d’une nouvelle gamme de billets Beac », le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) « engage le gouvernement de la banque à finaliser les travaux nécessaires à la création et à la mise en circulation progressive de cette nouvelle gamme, dans les meilleurs délais possible », peut-on lire dans le communiqué ayant sanctionné la réunion des ministres de l’Économie et des Finances de l’Umac, tenue le 2 octobre 2019 dans la capitale camerounaise.
Cette nouvelle gamme de billets viendra remplacer celle qui a été officiellement mise en circulation à compter du 24 novembre 2003. Il s’agit des petites coupures (500, 1 000 et 2 000 FCFA) et des grosses coupures (5000 et 10 000) utilisées actuellement dans le circuit économique des pays de la Cemac.
Maixent Fegue