Passation des marchés: Les PME dénoncent le manque d’objectivité et la mauvaise gestion des contrats

La question de la passation des marchés publics continue de susciter des débats au sein de la communauté des PME camerounaises. Lors de la « Journée Fournisseurs » organisée ce jeudi 21 novembre 2024 à Douala par la Bstp-CMR, plusieurs acteurs du secteur ont dénoncé un manque d’objectivité dans l’attribution des contrats, soulignant les difficultés rencontrées par certaines entreprises pour exécuter les marchés qui leur sont attribués.

Ainsi, le Secrétaire général du ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmesa), Joseph Tchana, a mis en lumière deux facteurs principaux expliquant l’échec de certains marchés : la capacité technique des PME et le financement. Selon lui, de nombreuses entreprises obtiennent des contrats sans disposer des ressources humaines ou techniques nécessaires pour les exécuter correctement. « Il ne faut pas jeter l’anathème uniquement sur les PME, le problème réside parfois dans le financement de ces marchés. Certains contrats sont attribués sans que les paiements soient effectués à temps, ce qui entraîne des retards incompréhensibles dans l’exécution », a expliqué Joseph Tchana.

Elysée Deumani, présidente de la Fédération des associations des femmes entrepreneures du Cameroun (Fasfecam), a ajouté que beaucoup de PME manquent de structuration et de références, ce qui les empêche de remporter des contrats malgré leur potentiel. « Il existe des entreprises compétentes, mais elles sont souvent écartées au profit d’autres qui n’ont ni l’expérience ni les moyens pour exécuter les travaux », a-t-elle déploré. Selon elle, il est crucial que les marchés soient attribués en fonction de la compétence réelle des entreprises et non en raison de relations privilégiées.

Les PME demandent également plus de rigueur dans la sélection des entreprises appelées à exécuter les travaux. « Il est essentiel que lorsque des entreprises n’ont pas encore fait leurs preuves, on ne leur attribue pas directement des contrats de grande envergure. Il faudrait adopter une approche progressive, comme le font certaines grandes entreprises privées », a martelé Elysée Deumani. Un autre point essentiel évoqué par les PME est la nécessité d’une facilitation financière pour permettre à ces structures de mieux gérer leurs projets. « Si l’État pouvait aider les PME à accéder à des facilités financières, cela améliorerait grandement leur capacité à exécuter les contrats », a plaidé la présidente de la Fasfecam.

H. T.

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