Paludisme: Utilisation insuffisante des moustiquaires

Dans un récent rapport, l’Institut national de la statistique (INS) les régions les plus touchées par le phénomène sont le Centre et l’Ouest.

Selon un récent rapport de l’Institut national de la statistique (INS), entre 2004 et 2018, le pourcentage de la population totale qui a dormi sous une MII « moustiquaire imprégnée » la nuit précédant l’entretien a considérablement augmenté, passant de 1% en 2004 à 54% en 2022. Chez les enfants de moins de 5 ans on observe une légère baisse allant de 60% en 2018 à 58% en 2022. Entre 2018 et 2022, cette utilisation est restée presque stable parmi les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans.

Ce pourcentage est plus faible dans les Régions du Centre et de l’Ouest où on observe simultanément une augmentation du nombre de cas de paludisme confirmés depuis 2018. En effet, dans la population générale, on est passé de plus de 471 000 cas de paludisme confirmés dans la Région du Centre en 2018 à plus de 606 000 cas en 2021. Dans la Région de l’Ouest, on est passé de plus 143 000 cas de paludisme en 2018 à plus de 223 000 cas en 2021.

Afin de réduire la transmission de la maladie et donc d’encourager les populations à utiliser les MII, il a été mis en place : (i) un renforcement des capacités des acteurs de distribution de masse afin de sensibiliser les populations sur l’utilisation des MII ; (ii) une intensification de la distribution des MII par l’organisation des campagnes distribution de masse tous les 3 ans ; (iii) la distribution en routine des MII aux enfants de moins de 2 ans lors de la vaccination.

Malgré les efforts réalisés, le pourcentage d’utilisation des MII reste faible. Un facteur contributif est la faible accessibilité des MII, c’est-à-dire que de nombreux ménages ne peuvent pas pleinement utiliser leurs moustiquaires disponibles—chaque MII pourrait avoir été utilisée par un maximum de deux personnes. De plus, la mauvaise distribution des MII lors des campagnes de masse et de la distribution courante aggrave encore la faible couverture à l’échelle nationale ; par exemple, seulement 43% de la population cible a reçu ses MII pour les deux semestres de 2021.

La fréquence des dégradations des MII courantes en dehors des campagnes affecte à la fois les femmes pendant les soins prénatals (ANC) et les enfants âgés de 0 à 11 mois lors des vaccinations courantes dans le cadre du Programme Élargi de Vaccination (EPI). Des logistiques inadéquates retardent également le transport des MII vers les structures de santé, notamment dans les régions du Centre, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. La mauvaise mise en œuvre de la stratégie de distribution des MII aux enfants est due à un manque d’appropriation par le personnel de santé. Il y a également un manque de formation pour certains fournisseurs de soins de santé dans les services de vaccination.

Les préoccupations concernant l’intoxication potentielle par le produit contenu dans les moustiquaires imprégnées à long terme (MII), le non-respect des campagnes de sensibilisation aux MII et l’inconfort de dormir sous une moustiquaire affectent l’acceptation et l’utilisation (45% des répondants).

Pour rappel, l’utilisation de la moustiquaire représente l’une des stratégies mises en place dans la lutte contre le paludisme. Une faible utilisation de celle-ci par les ménages expose la population à un risque élevé de paludisme et par conséquent à un problème de santé publique puisqu’elle est associée à l’augmentation de la transmission du virus et donc une morbidité et une mortalité élevée à long terme.

About Post Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Solve : *
5 × 21 =


Enregistrez vous à notre newsletter