Nouvelle gamme: La Beac met en garde contre pièces de monnaies factices

Dans un communiqué daté du 6 mars dernier, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a formellement démenti la mise en circulation des pièces de 250 et de 300 FCFA.
La Beac affirme ne pas reconnaître les visuels en question et qualifie leur diffusion de « manipulation grossière ». L’institution monétaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) rappelle que toute annonce officielle sur l’émission de nouvelles pièces se fera par des canaux officiels et dûment autorisés. « Le public est invité à ne se fier qu’aux sources officielles. Toute annonce concernant les nouvelles pièces de monnaie sera faite dans les formes appropriées », précise le communiqué. La Beac confirme néanmoins que de nouvelles pièces seront mises en circulation à partir d’avril 2025 dans l’ensemble des États membres de la Cemac. Cette nouvelle gamme comprendra exactement des pièces de 1 FCFA, 2 FCFA, 10 FCFA, 25 FCFA, 50 FCFA, 100 FCFA, 200 FCFA et 500 FCFA. Soulignons qu’avant leur mise en circulation, ces nouvelles pièces ont été présentées aux chefs d’État de la CEMAC, notamment au Gabon et au Tchad en février 2025.
Cette clarification intervient dans un contexte de pénurie de pièces de monnaie au sein des pays de la Cemac, perturbant les transactions quotidiennes. En effet, depuis plusieurs mois, des publications se font sur les réseaux sociaux, annonçant la mise en circulation des pièces de 250 FCFA, 300 FCFA et celles de 350 FCFA. Il faut le dire, la rareté des pièces, notamment celles de 100 FCFA, a été attribuée à des réseaux les exportant vers l’Asie pour être fondues et utilisées dans la bijouterie. « Cette pénurie de pièces de monnaie tire ses origines des jeux de hasard », affirme Arol Chamegni, riverain. L’absence de ces pièces a créé un déséquilibre qui pousse les commerçants et les consommateurs à recourir à des alternatives parfois coûteuses, comme l’arrondi des prix ou l’utilisation de bons d’achat. « Nous devons fixer le prix de la marchandise en fonction des facilités qu’on aura à rembourser le client, si jamais besoin se fait », révèle Judith Soh, vendeuse de fruits.
Pour remédier à cette situation, la Beac a décidé de renforcer la sécurité de ces pièces en produisant une nouvelle gamme, « fabriquée à partir de matières premières ne correspondant pas à celles utilisées dans l’industrie de la bijouterie », apprend-on. Ainsi, les autorités monétaires assurent que la future mise en circulation des nouvelles pièces de monnaie viendra soulager ces tensions. Elle devrait avoir un impact positif sur plusieurs secteurs de l’économie, notamment le commerce de proximité et le transport. Les vendeurs de rue, les marchés, les taxis et autres services de petit commerce bénéficieront d’une meilleure fluidité dans les transactions, réduisant ainsi les tensions liées au manque de monnaie. En attendant la date de mise en circulation, le gouverneur de la Beac, Yvon Sana Bangui, exhorte la population à ne pas céder à la désinformation et à se référer uniquement aux annonces officielles.
Charles Totchum