Nationalisation des emplois: Issa Tchiroma à cran sur l’emploi des étrangers

Dans une lettre circulaire signée le 27 juin 2022 et adressée aux responsables d’entreprise publique et privée, ainsi qu’aux chefs de projet, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Issa Tchiroma Bakary (photo), invite ces derniers au respect des procédures d’obtention des visas des contrats de travail des personnels de nationalité étrangère.

« Il m’a été donné de constater que les chefs d’entreprises déposent des demandes de visas des contrats de travail des personnels de nationalité étrangère, sans y annexer un plan de camerounisation des emplois pour lesquels les visas sont sollicités, ou un mécanisme de transfert de compétences ou de technologies en faveur des nationaux, lorsque la demande porte sur un seul travailleur de nationalité étrangère, ou qu’elle concerne un poste stratégique ou de gestion », écrit le ministre Tchiroma.

En d’autres termes, ce membre du gouvernement camerounais invite les chefs d’entreprises recrutant des personnels étrangers, et qui sollicitent le visa de ses services, conformément à la règlementation, de s’assurer que toutes les dispositions sont prises, afin que des nationaux soient encadrés, de manière à reprendre plus tard le poste du travailleur étranger.

En effet, rappelle Issa Tchiroma, « outre les postes stratégiques et de gestion, le ministre chargé des questions d’emplois ne devrait accorder le visa de travail à un travailleur de nationalité étrangère que s’il est prouvé qu’il n’existe pas de Camerounais compétent au poste sollicité, ou lorsque l’employeur qui envisage d’embaucher un travailleur de nationalité étrangère prouve qu’il a également embauché un Camerounais, qui assiste le travailleur de nationalité étrangère, pour les besoins de transfert de compétences et de technologies ».

Le 3 mai 2022, expirait la période de grâce accordée par le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop) pour que les entreprises camerounaises qui emploient des travailleurs de nationalité étrangère en situation irrégulière, régularisent leur statut, sous peine de sanctions.  « Malgré les campagnes de sensibilisation, les contrôles sur le terrain et les mises en demeure adressées aux chefs d’entreprises, ceux-ci continuent d’employer une abondante main-d’œuvre de nationalité étrangère en marge de la réglementation en vigueur » s’était justifié Issa Tchiroma Bakary dans un communiqué.

Mettant à exécution la menace du gouvernement, le groupe interministériel chargé de lutter contre la main-d’œuvre de nationalité étrangère a effectué le 11 mai, une descente inopinée dans certaines entreprises de la ville de Nanga Eboko (région du Centre), apprend-on du quotidien Cameroon Tribune dans sa parution de ce 12 mai. Des opérations de contrôle, réalisées notamment au sein de l’entreprise Déroulage Vietnamien Cameroun (DVC), spécialisée dans la transformation et l’exportation de bois, ont permis de constater que cette structure emploie clandestinement des travailleurs de nationalité vietnamienne. Ces derniers ne disposant pas de contrat de travail, encore moins de visas valides, renseigne le journal gouvernemental. À l’issue du contrôle, la mission a infligé une amende de 6 millions de FCFA à l’entreprise.

Au Minefop, on explique que ce type de descente va davantage se multiplier dans les prochains jours dans toutes les entreprises identifiées comme employant irrégulièrement la main-d’œuvre étrangère et des sanctions seront prises à l’encontre des structures contrevenantes. Pour les travailleurs, ils courent le risque d’une expulsion du territoire.

Cette démarche rentre en droite ligne de la politique gouvernementale de promotion de la nationalisation des emplois.

Maixent Fegue

 

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