Monnaie locale: Enjeux et défis pour le Cameroun

Une communication du ministère des Finance y relative a été faite à l’occasion de la deuxième édition de la Finance week, organisée par EcoMatin, le 27 novembre dernier à Yaoundé.
Dans le cadre de la Finance Week 2024, la communication inaugurale du représentant du ministre des Finances a abordé les enjeux majeurs liés à la mobilisation des ressources en monnaie locale, un levier essentiel pour le développement économique et la souveraineté financière du Cameroun.
Avec un besoin de financement pour investir dans les infrastructures, estimé à 37 500 milliards FCFA selon la Stratégie nationale de Développement (SND 30), l’accès à des ressources en monnaie locale est essentiel pour financer ces projets à long terme. L’Etat a donc besoin des ressources pour investir et l’accès à des ressources en monnaie locale est donc cruciale. Cela représente alors un enjeu fondamental pour l’inclusivité et la transformation socioéconomique du pays. Toute chose à en croire le gouvernement qui devrait tout d’abord passer par le financement endogène des investissements nécessaires à la transformation socioéconomique du pays.
Un autre enjeu crucial évoqué est le renforcement de l’autonomie financière et de la souveraineté économique du pays. En réduisant la dépendance aux financements externes, souvent libellés en devises étrangères, le Cameroun pourrait augmenter significativement la mobilisation de ses ressources domestiques. Cela inclut non seulement les recettes budgétaires, mais aussi les ressources provenant du marché financier local.
La réduction des risques de change et de financement constitue également un enjeu majeur. En mobilisant des ressources en monnaie locale, le pays peut atténuer les risques associés aux fluctuations des taux de change, évitant ainsi une hausse des coûts de remboursement qui pourrait peser sur les finances publiques.
Défis
Cependant, plusieurs défis subsistent. Le développement du marché des capitaux est essentiel pour garantir une mobilisation efficace des ressources.
De plus, le renforcement de la transparence et de la bonne gouvernance est indispensable pour instaurer un climat de confiance propice aux investissements. En effet, une transparence accrue inspire confiance aux investisseurs, ce qui peut se traduire par une augmentation des investissements. Aussi, la transparence permet aux investisseurs d’accéder à des informations fiables et pertinentes, facilitant une meilleure évaluation des risques et des opportunités.
En outre, il urge de réduire les asymétries d’information, afin de favoriser les décisions d’investissements plus éclairées en rendant les informations économiques et financières disponibles. Et enfin, il faut favoriser l’accès au financement, car, les pays qui adoptent des pratiques de gouvernance responsables peuvent bénéficier de meilleures conditions de financement sur les marchés.
L’amélioration du climat des affaires est également un défi à relever pour attirer davantage d’investisseurs. Ceci passe, relève le gouvernement, par l’aménagement de la réglementation de change afin d’attirer les investissements directs étrangers ; par la simplification des procédures administratives, fiscalo-douanière et judiciaires relatives au développement des activités économiques. Ou encore pour ne citer que ces cas par l’amélioration de la mobilisation de l’épargne nationale pour le financement du secteur privé.
Julien Efila