Mefou-et-Akono: Du solaire pour Songmimbi et Nkelassi
Les deux localités de l’arrondissement de Bikok bénéficient désormais de l’électricité grâce à des installations photovoltaïques inaugurées la semaine dernière.
Fini les lampes à pétrole et les journées rythmées par le coucher du soleil. Dans la Mefou-et-Akono, l’espoir s’illumine désormais à travers le solaire. Depuis le 8 octobre, Songmimbi et Nkelassi, deux villages de l’arrondissement de Bikok, connaissent une véritable révolution énergétique avec l’inauguration de centrales photovoltaïques modernes, dans le cadre de la troisième phase du programme présidentiel d’électrification de 1 000 localités rurales.
Présidées par le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, les cérémonies ont marqué un tournant majeur pour ces communautés longtemps plongées dans l’obscurité. Ce projet, au-delà de sa portée symbolique, répond à des besoins concrets : améliorer l’accès à l’énergie propre, fiable et durable pour des milliers de Camerounais vivant hors des réseaux électriques classiques.
À Songmimbi comme à Nkelassi, les centrales sont identiques dans leur conception et leur puissance. Chacune couvre une superficie de 900 m² et est dotée d’une capacité de stockage au lithium de 161,3 kilowattheures. Elles sont capables d’alimenter en énergie 135 foyers, mais aussi des infrastructures clés : écoles, centres de santé, bâtiments publics et activités commerciales locales. Le réseau de distribution associé s’étend sur 4,4 km, garantissant une couverture suffisante pour répondre aux besoins immédiats des habitants.
Ces installations viennent s’ajouter aux 87 centrales actuellement en construction dans cette troisième phase, avec des puissances allant de 21,6 à 183,6 kilowatt-crêtes. Un saut technologique significatif par rapport aux phases précédentes, grâce à l’intégration de technologies de dernière génération fournies par le constructeur HUAWEI. Les centrales utilisent désormais des panneaux en silicium monocristallin, des onduleurs à sécurité renforcée, des batteries au lithium d’une autonomie allant jusqu’à 10 ans, ainsi que des compteurs prépayés intelligents protégés contre les surtensions. Les poteaux en béton utilisés pour les lignes de distribution assurent quant à eux une meilleure résistance aux intempéries et à l’érosion.
Mais au-delà des performances techniques, ce sont les retombées sociales et économiques qui retiennent l’attention. L’accès à l’électricité bouleverse déjà le quotidien des habitants. Les établissements scolaires peuvent fonctionner plus longtemps, les centres de santé bénéficient d’un éclairage fiable pour les soins d’urgence nocturnes et la conservation des médicaments, tandis que les artisans et petits commerçants peuvent désormais accroître leur productivité. La sécurité dans les villages est également renforcée, notamment grâce à l’éclairage public.
Pour le ministre de l’Eau et de l’Énergie, ces réalisations sont bien plus que des ouvrages d’infrastructure. « Elles traduisent la volonté du président de la République de garantir l’égalité des chances pour tous, en apportant les bénéfices de l’électricité aux zones les plus reculées », a-t-il déclaré. Il a en outre exhorté les communautés bénéficiaires à adopter une gestion citoyenne de ces installations, rappelant que ces centrales sont des biens publics à protéger.
Depuis le lancement du programme, 350 centrales ont déjà été livrées dans les deux premières phases, électrifiant environ 27 500 ménages à travers le pays. Les infrastructures de Songmimbi et Nkelassi viennent donc s’ajouter à une dynamique nationale qui redessine progressivement le paysage énergétique du Cameroun rural.
Par Julien Efila

