L’UNICEF revisite ses œuvres en 30 ans au Cameroun

Des progrès sont notés dans divers domaines de la santé et de l’établissement des premiers documents officiels. Mais la situation sociopolitique a des répercussions sur les enfants et leur avenir.

Le 20 novembre de cette année, l’Organisation des Nations unies pour les droits de l’enfant (Unicef) célèbre ses 30 ans. Le temps donc de jeter un regard sur le rétroviseur, mais aussi d’activer les essuie-glaces pour mieux voir l’horizon. Ainsi donc, après la signature de la convention des Nations unies sur les droits de l’enfant, Jacques Boyer, le représentant de l’Unicef au Cameroun, lève un pan de voile sur ce qui a été fait.

Des progrès ont été réalisés dans la promotion du respect et de l’encadrement des enfants au sujet de leurs droits durant les 30 dernières années. Quelques exemples, le Cameroun ne compte plus des cas de tétanos, des cas de polio ne sont plus vus depuis 2014, les enregistrements à la naissance, c’est-à-dire les actes de naissance, deviennent progressivement un fait, 66 % des enfants ont leur acte de naissance, de plus en plus d’enfants vont à l’école. Et à ce sujet, il ne s’agit pas seulement des enfants de l’école primaire. Au sujet de la protection des enfants, l’on note des progrès remarquables contre la violence sur les enfants. Il y a donc de nombreuses évolutions.

Tout de même, il reste encore beaucoup à faire. Le Cameroun a souscrit aux objectifs millénaires du développement, et l’un des points est de ne laisser de côté aucun enfant. De nombreux enfants ont certes leur acte de naissance une fois nés, mais 33 % peinent encore à avoir ce document qui détermine leur nom, leur nationalité. « C’est un exemple du travail qui doit être fait par tous, pas seulement l’Etat, mais aussi les parents, les communautés, les partenaires au développement du Cameroun, toute la société civile, chacun a un rôle à jouer dans l’encadrement et la prise en charge des enfants », se convainc l’Unicef au Cameroun.

Pour le 30e anniversaire, ce démembrement de l’ONU a, le 29 octobre, organisé à Douala une exposition-photos. Des images prises par les enfants eux-mêmes dans diverses situations ont été présentées au public. « Cette exposition photos qui s’intitule dans le regard des enfants, vise plus particulièrement l’un des droits de l’enfant qui est inclus dans la convention à savoir, le droit à la participation. Et donc nous avons présenté les photos d’enfants qui ont été prises par des enfants de 6 à 15 ans et qui illustrent les différents droits de l’enfant. Le droit à l’éducation, le droit à la nutrition, à la santé, à la vaccination, le droit à un nom et une nationalité au travers de l’enregistrement des naissances etc. »

« Pour nous c’est important qu’au moment où on célèbre ce 30e anniversaire de la convention, les enfants eux-mêmes puissent exprimer leur perception des droits de l’enfant. Il y a des images très positives où on voit des enfants très souriants, scolarisés etc. Il y en a d’autres moins positives où il y a des enfants qui marchent sur des longues distances pour aller chercher de l’eau, ceux qui travaillent dans les mines d’or où les conditions d’exploitation de ces enfants sont inacceptables », explique Jacques Boyer.

Pour qui l’idée, à travers cette expositions photos, c’est d’avoir le regard des enfants sur leurs propres conditions et sur leur perception de la réalisation de leurs droits. Dans la partie septentrionale, au Nord-Ouest et Sud-Ouest, la situation des enfants est encore difficile. Le défi est de leur donner l’occasion de bénéficier des droits, comme tous les enfants de leur âge.

Aloys ONANA

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