Loi de finances 2025 : Ces nouveaux sur le dos des ménages

 Le texte récemment validé par le parlement a introduit de nouvelles taxes qui risquent d’alourdir le fardeau fiscal des contribuables et, par ricochet, dégarnir le panier de la ménagère déjà affecté par l’inflation.

 

Récemment adopté, la loi de finances 2025 du Cameroun a suscité de vives réactions parmi les économistes, les contribuables et les ménagères. En effet, cette nouvelle législation fiscale introduit plusieurs nouveaux impôts qui, selon les experts, pourraient avoir des conséquences significatives sur le pouvoir d’achat des Camerounais, déjà mis à mal par une inflation galopante.

L’un des principaux changements apportés par cette loi est l’instauration d’une taxe sur les transactions d’argent qui a été optimisée à travers l’ajustement de son taux de 0,2% à 1% pour les opérations de dépôts et de retrait d’argent liées aux jeux de hasard et de divertissement. Ainsi que l’institution d’un droit spécifique par transaction de 4 F CFA, en sus du taux proportionnel existant. Ce droit s’applique également aux transactions réalisées par les banques, les établissements de crédit et de microfinance, jusque-là exonérés du taux proportionnel.

Dans un pays où l’utilisation des services en ligne est en pleine expansion, cette nouvelle imposition pourrait freiner l’adoption de solutions numériques, essentielles pour le développement économique. Les petites entreprises pourraient être particulièrement affectées, car elles dépendent de ces plateformes pour atteindre leurs clients. En conséquence, cela pourrait également réduire les opportunités d’emploi et de revenus pour les ménagères, qui gèrent souvent le budget familial.

Un autre aspect préoccupant de cette loi est l’introduction d’une nouvelle taxe sur les produits importés, visant à protéger l’industrie locale. Cependant, cette mesure pourrait paradoxalement aggraver la situation des consommateurs. En effet, le Cameroun dépend fortement des importations pour de nombreux produits, et cette taxe pourrait entraîner une augmentation des prix sur le marché local. Les ménagères, qui doivent déjà composer avec des prix en hausse, se retrouveront face à un double défi : des produits plus chers et une qualité parfois inférieure à celle des importations.

TVA

En parallèle, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) a subi une augmentation, passant de 19,25 % à 20 %. Cette hausse, bien que marginale en apparence, pourrait également avoir un impact considérable sur le coût des biens et services. Car elle se traduira par une hausse des prix des produits de première nécessité, tels que les denrées alimentaires, les produits d’hygiène et les services de base.

 

Également, « afin d’aligner la contribution fiscale des passagers avec les avantages supplémentaires dont ils bénéficieront », deux nouveaux tarifs spécifiques concernant le droit de timbre d’aéroport ont été instaurés, à savoir : 75 000 F CFA par personne et par voyage pour la classe premium et 300 000 F CFA par personne et par voyage pour la première classe.

Avec encore un impact qui pourrait entraîner une diminution du pouvoir d’achat des ménages, il a in fine, pour ne citer que ces quelques cas, été imposé une obligation de conformité fiscale pour les véhicules de transport.

Face à cela, les économistes s’inquiètent également des effets à long terme de ces nouvelles taxes sur l’économie camerounaise, car en augmentant le fardeau fiscal des ménages en 2025, le gouvernement risque de freiner la consommation, moteur essentiel de la croissance économique. Ce qui serait catastrophique.

 

Toutefois, a rappelé Paul Biya, les insuffisances évoquées ne doivent cependant pas occulter les efforts accomplis dans ce secteur. C’est ainsi qu’il a indiqué que d’autres projets de réhabilitation routière seront lancés à l’instar des tronçons Bekoko-Limbe-Idenau et Mutenguene-Buea.

Aussi, après de longues négociations avec les bailleurs de fonds, plusieurs autres projets, prévus de longue date, sont en voie de démarrage. Il s’agit des routes Ngaoundéré-Garoua, Ebolowa-Akom II-Kribi et Mora-Kousseri.  Parallèlement, les travaux de construction de la section urbaine de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen ont été lancés, tandis que les diligences relatives à la phase 2 de l’autoroute Yaoundé-Douala ont connu des avancées.

Le président a également mis en avant les avancées réalisées en 2024, avec 446 kilomètres de routes bitumées et 228 kilomètres réhabilités. Cependant, il a mis en garde sur la nécessité de mobiliser d’importantes ressources financières pour mener à bien ces projets. La conjoncture internationale et les contraintes économiques internes rendent cette tâche ardue. Il a donc appelé à une amélioration de la gouvernance dans tous les secteurs d’activité, soulignant que le succès des réformes structurelles est indispensable pour consolider les finances publiques.

Si les ambitions affichées sont louables, leur réalisation dépendra de la capacité du gouvernement à surmonter les défis financiers et à garantir une gouvernance efficace. Les citoyens attendent des résultats concrets, et il appartient désormais aux autorités de transformer ces promesses en actions tangibles.

 

Julien Efila

 

 

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