Parlement : Vers une reconduction de Cavaye Yeguié et Niat Njifenji

La session parlementaire ouverte le 11 mars pour les deux chambres, avec en toile de fond l’élection ou la réélection des deux présidents dont la santé fragile est de plus en plus mis en avant.
Les sessions parlementaires se suivent et se ressemblent. Celle qui s’ouverte le 11 mars charrie les mêmes enjeux ou presque : à savoir le renouvellement de l’exécutif de l’Assemblée nationale et le Sénat. Les mêmes acteurs sont au rendez-vous. Cavaye Yeguié Djibril, au perchoir depuis 33 ans devrait rempiler. Marcel Niat Njifenji, très affaibli a quitté son lit d’hôpital à l’étranger pour assister à l’ouverture de la session. Signe qu’il sera reconduit malgré son âge avancé et son état de santé fragile.
Plusieurs alertes ont été pourtant lancées au sujet de l’état de santé de Marcel Niat Njifenji au cours de ces dernières années. Président du Sénat depuis 2013, année de mise en place de la chambre haute, il a jusqu’ici été le candidat proposé à ce poste par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti au pouvoir. La deuxième personnalité du pays avait donc la bénédiction du président national de son parti, Paul Biya. Compte tenu des débats soulevés sur sa santé ces derniers mois, confortés par son absence à la cérémonie de vœux au palais de l’Unité en janvier dernier, l’homme du renouveau n’envisage tout de même pas son remplacement, selon certains observateurs.
Le digne fils de Bangangté ira-t-il prendre soin de ce qui lui a le plus manqué ces derniers temps à savoir sa santé où postulera-t-il pour un nouveau mandat à la tête du Sénat Camerounais ? « Niat ne manque de rien. Il n’a pas besoin de ce poste de président du Sénat puisqu’il a déjà eu ce qu’un homme ordinaire peut recevoir sur terre : Argent, honneur… », explique une connaissance du président du Sénat. Elle ajoute : « je sais que le président Niat n’a pas demandé à être nommé président du Sénat, ni même sénateur. Certainement que ses amis à Etoudi ont pensé qu’il avait le profil de l’emploi. Là il n’avait pas d’autre choix que d’accepter. D’ailleurs qui peut refuser une nomination du président de la République ? », interroge notre interlocuteur. Une chose est sûre, un nouveau mandat à la tête du Sénat s’apparenterait à un véritable supplice et conforterait l’idée selon laquelle la chambre haute du parlement est plus un cadre de repos doré pour les patriarches de la République qui y sont reversés pour ressasser leur passé plus ou moins glorieux qu’une chambre de contrôle des textes juridiques à promulguer.
Assemblée nationale
À l’Assemblée nationale, l’état de santé du président a aussi défrayé la chronique depuis 2023. La rumeur d’une évacuation sanitaire de Cavaye Yeguie Djibril, président de l’AN depuis 1992 avait même circulé sur la toile et fait les choux gras de la presse. Candidat du Rdpc pour ce poste, la question du renouvèlement de la confiance de Paul Biya au natif de Tokombére se pose dans l’opinion. Elle est davantage accentuée par les scandales livrés au public par la chambre haute au cours de l’année écoulée. En effet, c’est en 2023 que le directeur du cabinet du président de l’AN Abdourahim Boukar, affirmait dans une vidéo que : « nous avons arraché des mains d’un anglophone de Bengwi dans le Nord-Ouest le poste de celui qui est chargé de garder l’argent du président au cabinet », cette dernière avait été largement relayée sur les réseaux sociaux.
C’est au cours de la même année que l’endettement de l’auguste chambre à hauteur de 22 milliards a été révélé, et un déficit budgétaire de 2,7 milliards après la consommation des 1/3 du budget au premier trimestre. C’est aussi en 2023 que, deux textes contradictoires portant la signature du Pan avaient circulé sur la toile. L’un étant la nomination d’un nouveau directeur de cabinet et l’autre le démenti de la première.
Maixent Fegue