La France veut accroître ses entreprises au Cameroun
L’ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou l’a signifié le 1er octobre 2019 au ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).
Remplaçant l’ex ambassadeur de France au Cameroun, Gilles Thibaut, Christophe Guilhou a été reçu en audience mardi dernier par Alamine Ousmane Mey. Au cours de cette visite, les échanges entre les deux hommes ont tourné autour du portefeuille de coopération de la France au Cameroun, du poids du secteur public dans l’économie camerounaise, des enjeux de développement, de formation et de sécurité, de l’appui budgétaire et du rôle de la France dans le processus de développement du Cameroun ainsi que le renforcement de l’attractivité de l’économie camerounaise auprès des investisseurs français.
S’agissant du dernier point, le diplomate français laisse entendre : « J’ai dit au ministre que dans quelques jours, j’irai en France essayer de renforcer l’attractivité du Cameroun, essayer d’avoir davantage d’investissements français ici, même si on trouve déjà sur place de grandes entreprises françaises. Je souhaite qu’avec l’appui du ministre, les entreprises françaises qui sont à l’étranger aient davantage de signaux positifs pour venir s’établir au Cameroun et contribuer au développement du pays. Nous avons convenu de faire le point régulièrement pour essayer de renforcer l’attractivité du Cameroun pour les investisseurs français. »
Selon le site investir en zone franc.net, au Cameroun, 141 filiales d’entreprises françaises emploient près de 35 703 personnes. Au rang de celles-ci figure en bonne place le groupe Bolloré. Via sa filiale Saga, Bolloré dans le cadre d’un consortium avec un groupement belgo-sud-africain (Comazar) a entre autres obtenu la concession du service public du chemin de fer Regifercam devenu Camrail et via la Socfinco (49% groupe Bolloré) a pris à hauteur de 21 % le contrôle de la Socapalm.
Si le nouvel ambassadeur de France au Cameroun indique que sa « priorité est de faire en sorte qu’il y ait davantage d’entreprises françaises au Cameroun », c’est parce que ces dernières se plaignent de nombreux obstacles à leur implantation dans notre pays. Parmi eux, on recense entre autres « un environnement encore trop incertain (insécurité juridique et judiciaire, application parfois arbitraire des décisions de justice, etc.), un manque de prévisibilité du cadre fiscal, l’insuffisance des circuits de financements, la vétusté des infrastructures, notamment des transports. »
CONTRAT DÉSENDETTEMENT DÉVELOPPEMENT
L’autre priorité évoquée par Christophe Guilhou consiste à faire que « l’énorme effort financier fourni par la France dans le cadre du Contrat désendettement développement (C2D) contribue au développement du pays. » En effet, le C2D co-signé par les autorités françaises et camerounaises, consiste en un retour sous forme de subvention par la France, des remboursements de la dette du Cameroun vis-à-vis de ce partenaire bilatéral à une période précise. Dans le cadre du suivi et de la mise en œuvre dudit C2D, l’Agence française de développement se présente comme l’organe d’exécution de la partie française.
Pour rappel, le premier C2D (2006-2011) d’une enveloppe globale de 352,7 milliards de FCFA, s’est inscrit dans la stratégie gouvernementale de réduction de la pauvreté et le cadre de coopération franco-camerounaise décliné dans le Document cadre de partenariat signé en 2006 entre les deux pays.
Le deuxième C2D (2011-2016) d’un montant de 214 milliards de FCFA, conclu le 1er juillet 2011 rentrait dans le cadre de la stratégie gouvernementale de l’emploi et de la croissance. Il a particulièrement ciblé le développement rural et l’agriculture, le développement urbain dans les villes secondaires du pays, et la formation professionnelle.
Le troisième C2D (2016-2024) d’un montant de 433 milliards de FCFA est actuellement en cours d’exécution. Les domaines d’intervention concernent le développement rural et l’agriculture, la mobilité urbaine, le développement urbain, l’énergie et les infrastructures de transport.
Thierry Christophe YAMB