Investissement: La Bvmac se réinvente pour séduire les PME

Le 24 avril 2025, la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac) a officiellement mis en vigueur un nouveau règlement général qui transforme en profondeur les conditions d’accès au marché boursier pour les petites et moyennes entreprises (PME).

Désormais, une PME disposant d’une capitalisation boursière de 300 millions de FCFA peut inscrire ses actions à la cote de la Bvmac. En effet, depuis le 24 avril 2025, un nouveau règlement général de la bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac) allège les conditions d’accès aux financements pour les PME. Moins de contraintes et plus d’options ! Elle se réinvente pour séduire les PME. Le nouveau règlement abaisse drastiquement le seuil de capitalisation boursière à 300 millions de FCFA, tandis que le chiffre d’affaires requis chute à 250 millions de FCFA. Or, le minimum exigible jusqu’ici était de 10 milliards de FCFA (règlement de 2008). Plus encore, les exigences telles que le chiffre d’affaires (minimum d’un milliard de FCFA), le pourcentage de capital à introduire en bourse (20 % minimum) ou encore le nombre d’années bénéficiaires sont allégées. Désormais, le pourcentage du capital à introduire en bourse est ramené à 15 % et l’exigence de bénéfice annuel est supprimée.

Ce nouveau règlement, plus souple, permet désormais aux petites structures, y compris les start-ups en création, d’accéder à la cote pour financer leur croissance. Jusqu’ici, la Bvmac n’était guère perçue comme un instrument adapté aux PME. Ces exigences jugées trop lourdes limitaient sévèrement l’accès à la cote aux grandes entreprises établies. À travers cette entrée en vigueur, la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac) entend inciter les petites et moyennes entreprises (PME) à franchir le pas de la Bourse pour lever les fonds nécessaires au financement de leur croissance. L’innovation la plus marquante réside sans doute dans l’introduction d’une disposition inédite : l’ouverture de la cote aux sociétés anonymes en cours de constitution (les start-ups). Une entreprise peut désormais lever des fonds sur la place boursière avant même d’avoir démarré ses opérations commerciales, à condition de disposer d’un statut juridique formel et d’un business plan solide.

L’article 80 du nouveau règlement précise que ces sociétés doivent fournir des prévisions financières sur trois ans, fondées sur des hypothèses explicites et cohérentes. Cette mesure répond aux besoins spécifiques des jeunes pousses technologiques ou industrielles, souvent en quête de financement au démarrage. Outre les actions ordinaires, les PME peuvent désormais recourir à une gamme élargie d’outils de financement, notamment les obligations, titres de créance négociables, mais aussi titres hybrides ou innovants, incluant potentiellement le crowdfunding. Ce dernier, bien qu’encore balbutiant dans la sous-région, s’impose progressivement comme une alternative crédible pour les entreprises aux modèles disruptifs. Ce virage réglementaire s’inscrit ainsi dans une volonté stratégique de dynamiser un marché encore peu exploité. Toutefois, les PME candidates devront publier leurs états financiers certifiés, rapports de gestion, rapports d’activité annuels et la structure de leur actionnariat.

Charles Totchum

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