Insécurité à Douala: Les postes de contrôle mixtes suscitent des réactions mitigées

Face à une montée de la violence et des délits dans la capitale économique, le préfet du Wouri a mis en place des postes de contrôle pour sécuriser les zones sensibles. Mais les opinions divergent sur l’efficacité de cette mesure, alors que des critiques soulignent la nécessité d’aborder les causes profondes de la délinquance.

Le préfet du département du Wouri, Sylyac Marie Mvogo, a signé le 9 octobre 2024 un arrêté instituant des postes fixes de contrôle mixte gendarmerie-police dans les zones sensibles de Douala. Cette initiative vise à renforcer la sécurité publique dans la capitale économique, face à une recrudescence de la criminalité.

Ces contrôles seront déployés dans des lieux stratégiques tels que Carrefour Yassa, Total Nkolbong, Carrefour Ndokoti, Texaco Aéroport, Carrefour PK14, Carrefour Bassong, Kotto Immeuble, Lendi, Carrefour Maetur, Axe lourd Bepanda, Rond-point Deido, Shell New Bell, Terminus axe lourd, Marché des Fleurs, Rond-point Ndobo Rail, Carrefour Mutzig, Rond-point Bonassama et Kwassa Kwassa, où la concentration de la population est élevée. Leur objectif principal est d’identifier et de filtrer les individus, de fouiller les véhicules suspects, et de lutter contre le trafic de carburant frelaté et la contrebande de drogues. « Toute personne tentant de se soustraire à ces contrôles sera interpellée, et son véhicule sera saisi », a averti le préfet, demandant une vigilance accrue aux sous-préfets et aux forces de l’ordre.

La décision de Sylyac Marie Mvogo intervient alors que Douala fait face à une montée inquiétante de la violence, notamment celle perpétrée par des groupes de jeunes délinquants, surnommés les « microbes ». Armés de machettes et de poignards, ces jeunes âgés de 12 à 19 ans commettent des agressions et des vols, provoquant un climat de terreur. La dernière attaque remonte à une semaine, au quartier Cité des Palmiers, où plusieurs personnes ont été gravement blessées.

Cependant, des critiques émergent quant à l’efficacité de ces nouvelles mesures. Lazare Nzokou, commerçant au marché central, estime que ces contrôles ne s’attaquent pas à la racine du problème. « Ce n’est pas en vérifiant des pièces d’identité que l’on résoudra le problème des ‘microbes’. Il faut d’abord s’attaquer à la vente de drogues qui alimentent leur violence », affirme-t-il. D’autres acteurs, issus de la société civile et du milieu politique, partagent également des avis nuancés sur la question, s’interrogeant sur la pérennité de cette approche.

Hélène Tientcheu

 

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