Inflation en 2024 : Les prix des carburants grimpent en flèche

Au cours de l’année qui s’achève, le Cameroun a connu une revalorisation des prix des carburants, elle a été à l’origine de la flambée des prix des produits de première nécessité et de grande consommation sur le marché.
L’inflation aura été galopante au Cameroun en 2024. Après la hausse des prix des carburants au mois de février, le pays a connu une flambée des prix dans les marchés. Deuxième hausse en deux ans après celle de 2023, cette revalorisation a entrainé une augmentation du taux de l’inflation dans le pays de Paul Biya. C’est un communiqué du secrétaire général des services du Premier ministre qui avait fait l’annonce. Selon ce document, le litre du super passait désormais à 840 FCFA dans les stations-service, soit une hausse de 110 FCFA (+15%) par rapport au 730 FCFA antérieur. Et le litre de gasoil touchait désormais la barre de 828 FCFA contre 720 FCFA, soit une augmentation de 108 FCFA (+15%). En revanche, les prix des autres produits étaient restés inchangés, notamment le prix du pétrole lampant qui reste stable à 350 FCFA le litre de même que celui du gaz domestique à 6 500 FCFA pour la bouteille de 12,5 kg.
Le gouvernement justifiait alors cette deuxième hausse des prix, en l’espace d’un an, par « la nécessité de résorber les contraintes budgétaires croissantes auxquelles l’État est confronté et d’éviter les tensions dans l’approvisionnement du marché national en produits pétroliers ». L’on se souvient que, dans son discours du 31 décembre 2022, Paul Biya avait déjà préconisé cette hausse. Le chef de l’État avait alors prévenu que le Cameroun n’aurait pas d’autres choix que de baisser la subvention des produits pétroliers. Un soutien qui, en 2022, selon le président Biya, avait atteint le niveau record de 1000 milliards de FCFA. Cette hausse des prix était en réalité due aux engagements pris par le Cameroun dans le cadre de son programme avec le FMI. Le pays s’était engagé à réduire les subventions aux produits pétroliers, en augmentant les prix à la pompe, afin de créer un espace budgétaire pour financer les investissements productifs et les dépenses sociales.
La première conséquence de cette augmentation des prix des produits pétroliers a été la hausse des prix de transports. Que ce soit dans les transports urbains, péri urbains, inter urbains et même ruraux, les tarifs ont été revus à la hausse. Après une concertation avec les syndicats et opérateurs du secteur, le gouvernement via le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, avait consenti à la revalorisation des tarifs des transports. À l’issue de ladite concertation, tenue le 7 février 2023 à Yaoundé, le tarif du ramassage par taxi en journée avait augmenté de 50 FCFA (+20%), passant de 250 à 300 FCFA. La même proportion d’augmentation avait été effectuée sur le tarif de nuit, qui passait de 300 à 350 FCFA, en hausse de 16,6%. Les dépôts avaient connu une augmentation de 500 FCFA de jour comme de nuit, passant respectivement de 2500 à 3000 FCFA (+25%) et de 3000 à 3500 FCFA (+16,6%). La tarification applicable aux élèves, aux étudiants et aux personnes handicapées est restée à 250 FCFA le jour et à 300 FCFA la nuit. Par ailleurs toutes les parties prenantes avaient convenu de la gratuité du transport interurbain pour les enfants de 7 ans au plus. Sur ce même segment, le tarif du kilomètre restait fixé à 14 FCFA pour les voyageurs âgés de plus de 21 ans, contre 7 FCFA et 9 FCFA, respectivement pour les enfants âgés de 8 à 10 ans, les personnes à mobilité réduite, et les voyageurs âgés de 11 à 21 ans.
Cette revalorisation des prix dans le secteur des transports, a causé une flambée des prix des produits de première nécessité et de grande consommation sur le marché. Un état de chose qui est à l’origine de la montée du taux de la moyenne annuelle de l’inflation qui était de 4,9% à fin septembre 2024. Cette progression est principalement due à une hausse de 6,2% des prix des produits alimentaires et de 13,4% des coûts des transports, qui continuent de jouer un rôle déterminant dans la pression inflationniste, selon l’Institut national de la statistique (INS).
Innocent Sodong