Indicateurs d’endettement : Comment est composée la créance publique

Au 31 décembre 2024, l’encours de la dette de l’Administration Centrale, hors Restes à Payer et dette flottante, est estimé à 12 434 milliards de FCFA.

L’évaluation de la dette publique du Cameroun repose sur l’hypothèse que toute dette libellée en FCFA est considérée comme dette intérieure ; toute dette libellée en devises étrangères correspond à la dette extérieure. Ainsi, le profil des coûts et des risques du portefeuille de la dette à fin décembre 2024 se présente comme suit : Ratio de la dette de l’Administration Centrale (hors Restes à Payer et dette flottante) : 39,9% du PIB, dont 28,0% pour la dette extérieure et 11,9% pour la dette intérieure. Coût moyen pondéré de la dette : 3,2%, réparti comme suit : o 3,1% pour la dette extérieure ; o 3,3% pour la dette intérieure. Le coût moyen de la dette (3,2 %) est relativement faible, ce qui indique des conditions d’emprunt favorables. La dette extérieure (3,1 %) est légèrement moins coûteuse que la dette intérieure (3,3 %), en raison des taux d’intérêt internationaux relativement bas par rapport aux taux appliqués actuellement sur le marché local. • Durée moyenne de refinancement du portefeuille : 7,4 ans, avec une distinction entre : o 8,6 ans pour la dette extérieure ; o 4,7 ans pour la dette intérieure.

La durée moyenne de refinancement du portefeuille indique que, sur l’ensemble de la dette publique, le remboursement des emprunts s’étale en moyenne sur 7,4 ans. Cette durée traduit un équilibre entre la dette extérieure, qui bénéficie généralement de maturités plus longues (8,6 ans), et la dette intérieure, dont les échéances sont plus courtes (4,7 ans), nécessitant un refinancement plus fréquent. Une durée de refinancement plus longue permet d’atténuer le risque de renouvellement à des conditions défavorables, tandis qu’une durée plus courte implique une surveillance accrue des conditions de marché, et expose la dette à des risques de marché. • Part de la dette dont les conditions de taux seront révisées en 2025 : 23,4%, dont : o 27,5% pour la dette extérieure ; o 13,5% pour la dette intérieure. Cette part représente la proportion de la dette publique dont les taux d’intérêt devront être renégociés ou réajustés en 2025, soit en raison de l’arrivée à échéance d’instruments financiers, soit en raison de conditions contractuelles prévoyant un réajustement périodique des taux. • Une part élevée de dette à taux révisable accroît l’exposition au risque de taux, notamment en cas de hausse des taux d’intérêt, ce qui pourrait alourdir la charge de la dette. • La dette extérieure étant davantage concernée (27,5% contre 13,5% pour la dette intérieure), le pays devra surveiller les fluctuations des taux sur les marchés internationaux et anticiper d’éventuelles hausses du coût du service de la dette.

Avec 23,4% de la dette publique exposée à une révision des taux d’intérêt en 2025, l’État devra gérer attentivement son refinancement pour limiter l’impact d’une éventuelle hausse des taux. Cette situation est particulièrement préoccupante pour la dette extérieure (27,5%), qui dépend des conditions du marché international, tandis que la dette intérieure (13,5%) présente un risque plus modéré mais non négligeable. Une stratégie proactive pourrait consister à allonger la maturité des nouveaux emprunts pour réduire la pression sur le refinancement à court terme. • Risque de taux d’intérêt : 18,5% de la dette est exposée aux fluctuations des taux d’intérêt. Comparaison avec le seuil critique : Le risque de taux d’intérêt, estimé à 18,5%, reste inférieur au seuil critique de 20%. Cela indique une exposition modérée aux fluctuations des taux, mais nécessite néanmoins une surveillance attentive pour éviter qu’il ne franchisse ce seuil en cas de hausses de taux imprévues. • Part de la dette libellée en devises autres que le FCFA : 70,3% du portefeuille total, avec une exposition réelle de 42,9%, une fois prise en compte la dette en euros, qui représente 27,4% de la dette totale. La part de la dette publique libellée en dollar US est de 20% en dessous de la cible de 25% fixée dans la SEMT 2025-2027. • Toutefois, les travaux relatifs à la détermination de la composition optimale du portefeuille en devises devraient se poursuivre afin d’éviter de s’engager dans des opérations de couverture non toujours justifiées et par moment très coûteuses.

M.F.

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