Indemnisations :  Un frein récurrent aux projets d’infrastructures

Les retards liés aux indemnisations continuent de plomber l’avancée des projets routiers et d’infrastructures du pays, illustrant un problème structurel persistant.

 

Au Cameroun, les projets d’infrastructures, notamment routiers, sont souvent entravés par des problèmes d’indemnisations. La phase 2 de l’autoroute Yaoundé-Douala, actuellement à l’arrêt en raison de contestations des riverains sur les compensations, n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

Lancée en octobre 2014, la première phase de cet axe vital pour l’économie camerounaise avait déjà connu des retards significatifs dus à des blocages liés au non-paiement de ces dédommagements. Après quatre avenants, ce projet a duré plus de huit ans et coûté près de 350 milliards de FCFA, bien au-delà du marché initial.

D’autres projets d’infrastructures au Cameroun ont également été affectés par des problèmes similaires. Par exemple, le projet de réhabilitation de la route Douala-Yaoundé a été retardé à plusieurs reprises en raison de contestations des riverains concernant les indemnisations.

Un autre exemple emblématique est celui de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen, qui relie la capitale à l’aéroport international. Les travaux de cette route ont également été suspendus en raison de problèmes d’indemnisation. Les populations locales, dont les terres sont expropriées, se retrouvent souvent dans une situation précaire, attendant des compensations qui tardent à venir. Ce manque de réactivité des autorités engendre des frustrations et des tensions, ralentissant ainsi l’avancement des travaux.

Le stade d’Olembé, qui devait accueillir des matchs de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021, a également été affecté par des problèmes d’indemnisation. Les expropriations nécessaires à la construction du stade ont suscité des inquiétudes parmi les communautés locales, qui craignent de ne pas être correctement indemnisées. Les retards dans le versement des compensations ont provoqué des tensions et des manifestations, compromettant ainsi le calendrier de mise en œuvre du projet.

Les routes Sangmélima-Djoum-Ouesso et Sangmélima-Mengong, qui sont essentielles pour le désenclavement de certaines régions du pays, ont en outre connu des retards en raison de problèmes d’indemnisation. Les populations affectées par ces projets se sont souvent retrouvées dans une situation d’incertitude, attendant des compensations qui ne viennent pas. Ce climat d’insécurité a conduit à des blocages et à des manifestations, ralentissant ainsi l’avancement des travaux.

 

La route Nkolessong-Nding sur la nationale numéro 1 est un autre exemple de projet retardé par des problèmes d’indemnisation. Les riverains, dont les terres sont expropriées, exigent des compensations avant de permettre la poursuite des travaux.

Et enfin, pour ne citer que ce cas : le port en eau profonde de Kribi, un projet stratégique pour le développement économique du Cameroun, a également été affecté par des problèmes d’indemnisation. Les expropriations nécessaires à la réalisation du port ont suscité des tensions parmi les populations locales, qui craignent de ne pas être correctement indemnisées. Les retards dans le versement des compensations ont conduit à des blocages et à des manifestations, compromettant ainsi la mise en œuvre de ce projet vital pour le développement économique du pays.

Le non-paiement des indemnisations constitue alors un frein récurrent aux projets d’infrastructures au Cameroun. Les autorités doivent prendre conscience de l’importance de ce problème et agir rapidement pour garantir une mise en œuvre efficace des projets, afin de ne pas compromettre le développement économique et social du pays. Il s’agit d’un enjeu crucial pour le développement des infrastructures au Cameroun. Les retards accumulés nuisent non seulement à la réalisation des projets, mais également à la confiance des populations envers les autorités.

 

 

Julien Efila

 

 

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