Forêt communautaire Djoko: Le Minfof au secours des Baka’a

Selon une enquête du ministère en charge des Forêts, les populations d’Assoumdele, dans l’arrondissement de Ngoyla, à l’Est du Cameroun, ont été victimes d’escroquerie.

75 millions de FCFA. C’est le montant qui a été détourné au peuple Baka’a, d’Assoumdele, dans l’arrondissement de Ngoyla, département du Haut-Nyong, région de l’Est, dans le cadre de la gestion de leur forêt communautaire. En effet, à l’occasion d’une concertation tenue le 10 avril dernier à Assoumdele II, il a été révélé que des individus ont profité de la vulnérabilité de cette communauté pour s’approprier des fonds payés par des entreprises qui exploitent la forêt communautaire de Djoko.

Au cours de la concertation du 10 avril, il apparaît qu’un certain Anicet Zangoua et ses complices, absents au moment du conclave, ont été accusés d’avoir falsifié la signature de Daniel Dindo, le représentant de la communauté Baka’a, pour percevoir en quatre ans, un montant de 75 millions de FCFA, au titre de redevances de la forêt communautaire.

« Malgré la volonté des pouvoirs publics de leur (Baka’a) attribuer cette forêt communautaire, ils n’ont pas encore la capacité de gestion. Ce qui fait qu’ils ont été infiltrés par un individu que tout le monde a identifié, qui leur a pris des documents, pris des actes en leur nom en tant que représentant et s’est fondu dans la nature avec de grandes sommes d’argent », a indiqué Wilfried Nkwalla, maire de la commune de Ngoyla. Et d’ajouter : « Maintenant, nous attendons les résolutions que l’association des Baka pourra prendre, notamment les poursuites judiciaires, car on ne peut pas laisser quelqu’un voler impunément l’argent de ce peuple vulnérable. »

Menés en présence du sous-préfet de Ngoyla, ils ont donc permis de dissiper un certain nombre de malentendus. André Ndomba, un leader communautaire, a exprimé le besoin urgent d’un accompagnement de l’administration pour aider la communauté à mieux gérer ses ressources forestières. Cet appel à l’aide a été entendu par les autorités locales, qui se sont engagées à veiller à ce que de telles malversations ne se reproduisent plus.

Pour rappel, la concertation initiée par le ministre des Forêts et de la Faune, Jules Doret Ndongo, et tenue sous le présidium d’Ombolo Tassi Engels Edding, délégué régional des Forêts et de la Faune pour la région de l’Est, visait à établir un dialogue constructif entre les Baka’a et les autorités, afin de trouver des solutions concrètes pour renforcer la confiance entre les deux parties. Elle intervient dans un complexe de désinformation marquée par la publication par certains journaux comme quoi les Baka’a d’Assoumdelle et de Seh se trouvent en danger du fait d’un conflit avec les populations Bantus, alimenté par les élites locales. Un climat qui a contribué à créer des tensions inutiles et à détourner l’attention des véritables enjeux auxquels la communauté est confrontée.

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