Fonction publique: Un recrutement de 2 860 agents annoncé en 2025

En réduction de 39 % par rapport à l’année dernière, cet enrôlement de nouveaux agents publics intervient dans un contexte de réformes administratives et de lutte contre la fraude.

Le gouvernement camerounais a récemment dévoilé son plan de recrutement pour la fonction publique pour l’année 2025. Le projet transmis par le secrétaire général des services du premier ministre, Séraphin Magloire Fouda, au ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Joseph Le, prévoit l’intégration de 2 860 nouveaux agents dans la fonction publique camerounaise. Ce chiffre représente une diminution notable de 1 832 postes, soit une baisse de 39 % par rapport à l’année 2024.

Dans les détails, parmi les 2 860 postes, 1 555 sont réservés aux recrutements dits classiques. Cela inclut 910 postes à pourvoir par le biais de concours directs, 180 pour des concours de formation en dehors de l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM), 230 pour des concours de formation à l’ENAM, ainsi que 235 postes pour des agents publics recrutés via des tests de sélection directs.

En parallèle, le plan prévoit également 750 recrutements spéciaux. Ces derniers incluent 150 postes dans les universités de Garoua, Bertoua et Ebolowa, 500 au sein de l’administration pénitentiaire, 80 au ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique (Minresi), et 20 pour les diplômés de l’Institut d’économie et des finances. De plus, 555 personnels seront recrutés sur la base de concours professionnels, renforçant ainsi les capacités de l’administration publique.

Cette initiative de recrutement intervient dans un contexte où le gouvernement camerounais s’engage également dans un processus de révocation des fonctionnaires indélicats. En effet, le ministre Joseph Le, a annoncé le 5 mars 2025 une nouvelle série de révocations, touchant 232 fonctionnaires. Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une démarche plus large visant à assainir les effectifs de la fonction publique, qui a déjà permis de radier 4 556 agents depuis le lancement de l’opération de comptage physique des personnels de l’État (COPPE) en 2018.

Le COPPE, mené entre avril et juin 2018 par le ministère des Finances, a permis de détecter et d’éliminer près de 10 000 agents fictifs du fichier solde de l’État. Cette opération a généré une économie budgétaire annuelle estimée à 30 milliards de FCFA dès 2019, soulignant l’importance de la lutte contre la fraude et de l’optimisation des ressources publiques.

Le gouvernement semble donc déterminé à renforcer l’intégrité et l’efficacité de son administration publique, tout en répondant aux besoins croissants en matière de services publics. La réduction du nombre de recrutements pour 2025 pourrait également refléter une volonté de mieux gérer les ressources humaines et de s’assurer que chaque poste est occupé par un agent compétent et engagé, dans un contexte également marqué par la fuite des agents de l’État vers de pâturages plus verts à l’étranger. La filière canadienne étant la plus prisée.

Avec des mesures annoncées telles que la modernisation et l’assainissement de la fonction publique contribuant à révoquer les fonctionnaires indélicats et à intégrer de nouveaux agents compétents, le Cameroun semble ainsi se diriger vers une gestion plus rigoureuse de ses ressources humaines, tout en continuant à répondre aux défis de développement du pays.

Par Julien Efila

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