Filière manioc: Entre défis et ambitions de transformation

Face à des contraintes majeures, notamment des techniques agricoles obsolètes et un manque d’infrastructures, le Cameroun va lancer dès mars 2025, le Projet de développement durable de la chaine de valeur du manioc.

La filière Manioc au Cameroun rencontre plusieurs défis qui freinent son développement et son potentiel. Parmi les obstacles les plus importants figurent des pratiques agricoles obsolètes, l’absence d’infrastructures de transformation adaptées, ainsi qu’un accès limité aux marchés pour les produits dérivés du manioc. De plus, le secteur privé, clé pour dynamiser ce secteur par des investissements et la modernisation des infrastructures, reste insuffisamment impliqué dans la mise en valeur de cette filière stratégique.

Bien plus, les femmes, qui constituent un maillon essentiel dans la production et la transformation du manioc, sont confrontées à des difficultés supplémentaires : un accès limité aux ressources, à la formation et aux opportunités économiques. Par ailleurs, les aléas climatiques, tels que les sécheresses prolongées et les inondations, perturbent gravement les cycles de culture, entraînant des baisses de rendements significatives.

Face à ces enjeux, le ministre de l’Agriculture, lors du festival « All Kassava » à Douala le 11 novembre dernier, a appellé à une transformation en profondeur de la chaîne de valeur du manioc. « Il est crucial de moderniser la production, la transformation et la commercialisation du manioc pour libérer tout son potentiel », a-t-il affirmé, soulignant que cette transformation est nécessaire pour renforcer la sécurité alimentaire et améliorer les revenus des producteurs.

Pour répondre à ces défis, le gouvernement camerounais, en partenariat avec des institutions internationales telles que l’Iita, la FAO, l’OIT et le Pnud, prévoit de lancer dès mars 2025, le Projet de développement durable de la chaîne de valeur du manioc, apprend-on. Ce programme vise à améliorer durablement la compétitivité de la filière et à soutenir les producteurs à travers le pays, en particulier dans huit régions : Littoral, Centre, Est, Sud, Sud-Ouest, Adamaoua, Ouest et Nord-Ouest.

Les bénéficiaires directs de ce projet seront variés : des organisations de producteurs, des petits exploitants agricoles, des acteurs du secteur privé dans la transformation, ainsi que des exploitants de grande envergure. Parmi les objectifs spécifiques figurent la structuration de la filière, l’amélioration de la productivité, la valorisation des produits dérivés et leur accès aux marchés, ainsi que la construction d’infrastructures pour désenclaver les zones de production.

Gabriel Mbairobe a également insisté sur l’importance stratégique du manioc pour l’économie camerounaise. Avec un programme de transformation ambitieux et une meilleure structuration de la chaîne de valeur, le Cameroun espère non seulement améliorer la compétitivité du secteur, mais aussi renforcer la résilience des communautés agricoles face aux crises économiques et climatiques.

Hélène Tientcheu

 

 

 

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