Fêtes de fin d’année : Ambiance morose dans les marchés de Douala

A deux (02) semaines des festivités marquant la fin de l’année, l’engouement n’est pas du tout au rendez-vous dans les différents marchés de la capitale économique. Cependant, les commerçants, assez enthousiastes, espèrent pouvoir liquider leurs marchandises déjà en stock depuis un moment.
Douala, ce 10 décembre 2024, alors que les fêtes de fin d’année approchent à grands pas, l’atmosphère dans les marchés de la capitale économique du Cameroun est loin d’être festive. À seulement deux semaines des célébrations marquées par la Noël et le Nouvel An, les allées des principaux marchés sont peu fréquentées, et l’enthousiasme habituel semble faire défaut. Au marché central de Douala, un lieu stratégique où les commerçants se préparent traditionnellement à l’afflux de clients, la situation est loin d’être idéale. Au lieu des files d’acheteurs impatients et des étals garnis de produits alléchants, l’on trouve des étals souvent vides ou avec peu de passants. Les prix des marchandises, bien que raisonnables, ne semblent pas attirer les foules. Certains vendeurs, les bras croisés, discutent entre eux, visiblement désabusés par ce calme inattendu. « Je m’attendais à une affluence beaucoup plus importante à cette période de l’année », dit Marie-Thérèse, une commerçante de textiles.
Pour cette dernière, « c’est un peu décourageant, surtout quand on sait que c’est la période où l’on fait habituellement de bonnes ventes. Nous avons des stocks pleins de vêtements, de chaussures et de décorations pour la fête, mais rien ne part » confie-t-elle. Non loin de là, en bordure du marché, Pierre Tchoffo, Propriétaire d’une boutique et vendeur de produits alimentaires, partage un sentiment similaire. « Les gens ont moins d’argent, et avec l’incertitude économique, beaucoup préfèrent économiser ou se contenter du strict nécessaire. Les fêtes semblent passer au second plan. C’est vraiment difficile pour nous », déplore-t-il, les yeux fixant son étal encore presque intact. Les raisons de cette morosité sont multiples. Le contexte économique tendu, l’inflation des prix des denrées alimentaires, et les difficultés économiques générales sont sans doute parmi les principaux facteurs freinant la consommation. Beaucoup de familles préfèrent réduire leurs dépenses et se concentrer sur les besoins de base.
« L’heure n’est plus aux fêtes. Le coût de vie au Cameroun est très cher, difficile de penser à s’amuser », exprime une riveraine rencontrée dans ce marché. Celle-ci dit également comprendre l’inquiétude de ces commerçants dans le désarroi. « Nous avions pour habitude d’anticiper sur les achats des festivités de Noel, malheureusement nos moyens ne nous permettent plus » révèle-t-elle. Bien que la situation reste tendue, d’autres commerçants gardent espoir. « Nous espérons que dans les derniers jours avant Noël, la situation va s’améliorer », ajoute Térence Eboa, Vendeur des sapins de Noël et décorations. « Les fêtes arrivent, et les gens finiront par se laisser tenter par les achats. On croise les doigts » affirme-t-il. La même ambiance se vit, dans les marchés d’arrondissement. Au marché des rails ou celui du grand-hangar à Bonaberi dans le 4ème arrondissement de Douala, les décorations de Noël sont encore rares, et l’ambiance festive n’est pas aussi marquée qu’à l’habitude.
À deux semaines des fêtes, l’incertitude plane dans ces marchés de Douala, où l’espoir de meilleurs jours reste intact pour les commerçants. Plusieurs parmi eux, ne s’intéressent plus à la vente de ces produits de saison. « Le marché de Noël n’est plus rentable comme au paravent. A date, j’ai toujours le reste de stock des marchandises de l’année 2022 dans mon magasin » révèle Joseph, Commerçant au marché grand-hangar à Bonaberi. Pour lui, à ce rythme, les festivités risquent d’être bien différentes de celles des années précédentes. Car, les vendeurs, déjà en possession de leurs marchandises, attendent toujours l’arrivée des clients en quête des articles de fêtes, notamment les jouets, les guirlandes, les sapins, les ballons dégonflables, les vêtements, les accessoires, etc. « La liquidation des articles évolue en dents de scie, rares sont les clients qui viennent acheter un article et partent, la plupart se contentent de se renseigner sur les prix », a indiqué Léandre Simo, Commerçant au marché des rails.
Charles Totchum