Entrepreneurs : Seulement 12% sont diplômés du supérieur

D’après le dernier recensement de l’Institut national de la statistique, la proportion des titulaires du BEPC est de 21,4%, tandis que la part des promoteurs ayant un diplôme du second cycle de l’enseignement secondaire a augmenté à 23,9% entre 2016 et 2023.

30,4%. C’est le pourcentage des promoteurs d’entreprises qui ont au plus le CEP/CEPE/FLSC contre 48,4% il y a 7 ans, selon le troisième recensement général entreprises (RGE3) conduit par l’Institut national de la statistique. Toujours selon l’INS, la proportion des titulaires du BEPC est de 21,4%, tandis que la part des promoteurs ayant un diplôme du second cycle de l’enseignement secondaire a augmenté à 23,9% entre 2016 et 2023. De plus, la proportion des diplômés de l’enseignement supérieur (12,0%) a franchi la barre de 10%. Cette évolution considérable répond à un objectif fixé par les pouvoirs publics de promouvoir l’entrepreneuriat chez des jeunes diplômés, particulièrement de l’enseignement supérieur, à l’effet d’améliorer la performance et la compétitivité des entreprises.

En termes de nationalité des promoteurs et des principaux dirigeants d’entreprise, les camerounais restent très majoritaires, bien que leur proportion soit en baisse par rapport à 2016. En effet, 93,7% des entreprises ont été créées par des Camerounais et 96,6% sont dirigées par des Camerounais. Les Nigérians, représentant 0,9%, constituent la deuxième nationalité la plus représentée après les Camerounais, mais leur proportion est également en baisse. Hors d’Afrique, la Chine reste le pays le plus représenté parmi les promoteurs étrangers, suivi de la France et des autres pays européens, ce qui reflète une continuité des intérêts économiques de ces pays sur le territoire national, marquée par des stratégies d’intelligence économique.

L’entrepreneuriat féminin est surtout visible dans le secteur secondaire, notamment au sein des ateliers de couture et des unités artisanales de transformation agroalimentaire (manioc, fruit, oléagineux etc.), ainsi que dans le secteur tertiaire, où certains métiers sont traditionnellement associés aux femmes (restauration, coiffure, santé, éducation, etc.). Mais c’est dans le secteur tertiaire que la proportion d’entreprises dirigées par des femmes est la plus élevée, atteignant 44,9 % en 2023, contre 43,9 % en 2016.

La forte hausse du nombre d’unités économiques s’accompagne d’une inégalité de genre persistante. D’après les données du RGE3, globalement 63,6% des entreprises sont créées par des hommes, contre 36,4% par des femmes, soit une augmentation de 1,1 point en faveur des hommes par rapport à 2016. Cependant, la part des femmes parmi les principaux dirigeants a légèrement augmenté, passant de 42,7 % en 2016 à 43,8 % en 2023, indiquant une certaine amélioration de la participation féminine à la gestion des entreprises, principalement les très petites.

Dans l’ensemble, le stock est évalué à 1 178 043 personnes en 2023 contre 635 969 en 2015, soit une moyenne de création nette d’emplois permanents de 69 826 par an sur la période. En valeur relative, il ressort un accroissement de +88,2%, avec près de six emplois sur dix qui sont occupés par les hommes. Ce taux d’emplois masculin est en hausse de 12 points au détriment de celui des femmes. Par secteur d’activité, la contribution du secteur tertiaire à l’emploi permanent est en augmentation de 4 points, tandis que celle des secteurs primaire et secondaire est en baisse respectivement de 1 point et 3 points. Ici encore, l’importance du secteur tertiaire est considérable, avec 78% des emplois permanents.

Répartition

En outre, les Très Petites Entreprises (TPE), du fait de leur nombre important, sont pourvoyeurs de la majorité des emplois permanents dans le secteur moderne (55,6%). Les Grandes entreprises, bien que moins nombreuses, suivent avec 22,2% du total des emplois. Le taux d’emplois des femmes est plus élevé dans les TPE que dans la ME ou la GE, ce qui indiquerait que la taille des entreprises influence l’offre d’emploi pour cette catégorie de travailleurs.

En 2023, neuf entreprises sur dix (92,4%) sont des entreprises individuelles, une tendance observée depuis le premier recensement de 2009. Plus d’un quart (27,8%) des entreprises ne sont pas enregistrées dans un fichier administratif. Pour celles qui s’enregistrent, les administrations les plus concernés sont les mairies (64,0%) et la Direction Générale des impôts (54,7%). Près de la moitié (46,3%) des entreprises non enregistrées se trouvent à Douala, qui est également le principal bastion des grandes entreprises du pays.

Le tissu économique reste composé en 2023 à plus de 99% de PME (TPE, PE, ME) dont l’essentiel sont des TPE (86,8%). Près de 51% des TPE et une entreprise sur cinq (20%) des PME ne tiennent pas de comptabilité écrite, tandis que toutes les grandes et moyennes entreprises (ME et GE) déclarent le faire. En 2023, une proportion de 83,9% d’entreprises est soumise à l’impôt libératoire, bien que cette proportion ait diminué de 2,9 points par rapport à 2016.

Le chiffre d’affaires global réalisé par les entreprises en 2022 se situe à 19 886 milliards de francs CFA, en hausse de +49% entre 2015 et 2022. Malgré cela, la structure du chiffre d’affaires par secteur d’activité (primaire, secondaire, tertiaire) est quasiment stable comparée à 2015. La très forte contribution au chiffre d’affaires des entreprises opérant dans le secteur tertiaire (67,1 %) demeure un élément caractéristique du tissu national des entreprises.

Le RGE3 a permis de dénombrer 438 893 unités économiques réparties sur l’ensemble du pays, dont 430 011 entreprise sièges et 8 882 établissements. La plupart de ces unités se situent dans la région de recensement de Douala (33,0%), suivie de celles de Yaoundé (19,7%) et l’Ouest (9,7%). L’on note que la forte dynamique du tissu des entreprises, observée en 2016 (+122,9%), s’est maintenue en 2023 (+109,5%), le stock d’unités économiques passant de 209 482 à 438 893.

Diplôme du promoteur d’entreprise et secteur d’activité

La segmentation des entreprises selon le niveau de diplôme du promoteur et le secteur d’activité révèle une tendance générale de diminution de la proportion de promoteurs sans diplôme et de ceux ayant au plus un niveau le CEP/CEPE/FSLC, dans tous les secteurs d’activité. En 2023, le secteur primaire a la plus forte proportion de promoteurs ayant au plus le CEP/CEPE/FSLC bien qu’une proportion notable de ceux sans diplôme ait diminué significativement, passant de 16,8% en 2016 à 10,1%. Dans le secteur secondaire cependant, l’on note une augmentation des promoteurs titulaires de diplômes du cycle secondaire avec 29,9% dans le premier cycle et 25,5% dans le second cycle.

L’analyse du niveau de diplôme des promoteurs selon la taille des entreprises révèle que la proportion de promoteurs peu diplômés diminue considérablement quand la taille de l’entreprise augmente. En 2023, les TPE ont une proportion élevée de promoteurs peu diplômés, atteignant 36,0% dont16,1% sans diplôme. Les GE quant à elles affichent la proportion la plus basse de promoteurs peu diplômés (6,3%). Cette évolution souligne une amélioration significative du niveau d’instruction à mesure que la taille de l’entreprise augmente.

En ce qui concerne les principaux dirigeants, les entreprises de plus grande taille tendent à employer des dirigeants avec un niveau de diplôme plus élevé. Dans les Très Petites Entreprises (TPE) la proportion de dirigeants peu diplômés est de 14,7% sans diplôme et 15,7% titulaires d’un CEP/CEPE/FSLC. À l’inverse, dans les Grandes Entreprises (GE) affichent la proportion de dirigeants ayant des diplômes de niveau supérieur est de 34,7% de titulaires de Maîtrise/Master 1 et 34,7% de titulaires de DEA/Master 2 et au-delà.

M.F.

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