Emprunts: La dette de l’Etat s’élève à 14 442 milliards au 1er trimestre

Selon la Caisse autonome d’amortissement, cet encours en progression de 5,7% sur un an.

Au 31 mars 2025, l’encours total de la dette du secteur public s’élève à 14 442 milliards de FCFA, représentant 44,7% du PIB. Par rapport aux mois et trimestres précédents, cet encours diminue de 1,4%, et progresse de 5,7% sur un an. Ces fluctuations traduisent une gestion active et prudente de la dette, en ligne avec les objectifs de la Stratégie d’Endettement à Moyen Terme 2025-2027, qui limite la dette publique à un maximum de 50% du PIB. La répartition de cet encours révèle que 92,8% concernent l’Administration Centrale, 7% les Entreprises et Établissements Publics, et 0,2% les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD’s).

Sur les trois premiers mois de l’année, l’encours de la dette extérieure de l’Administration Centrale est estimé à environ 8 557,7 milliards de FCFA, soit 26,5% du PIB. Cet encours a enregistré des baisses successives de 2,6% par rapport au mois précédent, de 3,9% en glissement trimestriel et une augmentation de 4,7% en glissement annuel. Il se compose de 50,5% de dette multilatérale, 33,6% de dette bilatérale et 15,9% de dette commerciale.

La dette envers les créanciers multilatéraux s’élève à 4 324,8 milliards de FCFA, dont 1 482 milliards de FCFA sous forme d’appuis budgétaires. La Banque mondiale (IDA et BIRD) demeure le principal créancier multilatéral, détenant 39,9% de cette dette, soit 20,2% de la dette extérieure totale. Ensuite, le groupe de la Banque Africaine de Développement (FAD et BAD) représente 26,4% de la dette multilatérale et 13,4% de la dette extérieure. Enfin, le FMI constitue un acteur clé, avec 20,4% de la dette multilatérale et 10,3% de la dette extérieure totale, excluant les allocations des Droits de Tirage Spéciaux (DTS).

Par ailleurs, la dette bilatérale est estimée à 2 875,5 milliards de FCFA. Elle provient principalement de la Chine, qui détient 66,2% de cette dette, représentant ainsi 22,2% de la dette extérieure totale. En outre, la France occupe la deuxième place parmi les créanciers bilatéraux, avec une part de 24,6% de la dette bilatérale et 8,3% de la dette extérieure. Enfin, la dette commerciale atteint 1 357,4 milliards de FCFA. Plus précisément, 35,4% de cette dette proviennent des eurobonds émis en 2015 et 2021, soit 5,6% de la dette extérieure totale. De plus, 24,6% sont dus à Citi Group, représentant 3,9% de la dette extérieure totale. Ces emprunts commerciaux, bien que moins dominants en volume, jouent un rôle stratégique dans le financement des projets publics et la diversification des sources de financement.

Dette extérieure rétrocédée par l’Etat aux entités publiques

L’encours de la dette rétrocédée est de 889,7 milliards de FCFA, représentant 2,8% du PIB, sur un montant total engagé de 1 518 milliards de FCFA. Ce montant est réparti entre 11 entreprises et établissements publics bénéficiaires, représentant 6,6% de la dette directe de l’Administration Centrale. En termes d’évolution, cet encours enregistre des baisses de 6,1% et de 7,4% respectivement en glissements trimestriel et annuel.

Au premier trimestre de l’année, la dette intérieure de l’Administration Centrale, hors Restes à payer de plus de trois mois, s’élève à 3 900,2 milliards de FCFA, représentant 12,1% du PIB. Cet encours enregistre des hausses successives de : (i) 0,8% par rapport au mois dernier, (ii) de 4,0% par rapport au trimestre dernier, et (iii) de 10,9% en glissement annuel due à la prise en compte des dettes marketers en décembre 2024.

Cette dette est répartie comme suit : (i) 55,2% de titres publics, qui jouent un rôle clé dans le financement domestique ; (ii) 23,7% de dette structurée, résultant d’accords spécifiques organisés ; (iii) 14,8% de dette consolidée auprès de la BEAC, témoignant de mécanismes de réaménagement financier avec la banque centrale et (iv) 1,7% de dette non structurée, regroupant des engagements divers non formalisés.

L’encours des Restes à Payer (RAP) du mois de décembre 2024, précédemment évalué à environ 679,8 milliards de FCFA, a été actualisé par la Direction Générale du Trésor, de la Coopération Financière et Monétaire à fin mars 2025 à 853,7 milliards de FCFA, dont 62,7% correspond aux RAP de plus de 3 mois et 37,3% aux RAP de moins de trois mois. La situation des Restes à Payer des trois (03) premiers mois de l’année 2025 n’ayant pas encore été arrêté, l’encours des Restes à Payer du mois de fin mars 2025 demeure identique à celui arrêté à fin décembre 2024, dans l’attente d’informations actualisées et, enregistre une hausse de 37,4% par rapport à mars 2024. Le montant des RAP de plus de trois mois inclus dans l’encours de la dette publique, se chiffre à environ 537,7 milliards de FCFA, soit une augmentation de 21,6% en glissement annuel.

L’encours de la dette flottante est estimé à 411,5 milliards de FCFA au 31 mars 2025. Ce montant est stable par rapport à fin décembre 2024, mais en diminution de 10,8% sur un an. Cet encours se compose principalement de 73,7% de dette salariale, suivie de 16,9% de dette commerciale, 6,7% de dette fiscalo-douanière, 2,2% de dette locative, 0,4% de dette sociale et 0,1% d’indemnisations.

Dette des entreprises et établissements publics

La dette directe des entités publiques, en complément de la dette rétrocédée par l’État, est estimée à 1 011,2 milliards de FCFA, soit 3,1% du PIB au 31 mars 2025. Elle est constituée à 48,5% de dette extérieure, à 32,2% de dette intérieure incluant les dettes fournisseurs de la SONARA et à 19,2% de dette flottante.

L’encours de la dette intérieure des Entreprises et Établissements Publics atteint 326,1 milliards de FCFA, enregistrant des baisses successives de 0,9% par rapport au mois précédent, de 2,8% en glissement trimestriel et de 7,6% en glissement annuel. La SONARA est le principal débiteur de cette catégorie, avec une dette (bancaire et fournisseurs) de 217,4 milliards de FCFA, représentant 66,7% de l’ensemble.

Au 31 mars 2025, la dette extérieure directe des Entreprises et Établissements Publics est estimée à 490,8 milliards de FCFA, y compris les dettes fournisseurs et d’exploitation de la SONARA et de la CAMAIRCO, représentant 95,7% de l’encours total de la dette extérieure des entités publiques. Cette dette est en diminution de 0,3% par rapport au mois précédent et de 1,1% par rapport à mars 2024.

En ce qui concerne la dette flottante, elle est évaluée à environ 194,4 milliards de FCFA au 31 mars 2025, identique à la précédente évaluation. Elle se répartit comme suit : (i) 71,0% de dette fiscalo-douanière, (ii) 19,3% de dette commerciale, (iii) 8,1% de dette académique, (iv) 1,6% de dette sociale, et (v) 0,001% de dette locative.

L’encours recensé de la dette financière intérieure des CTD’S est estimé à environ 10,2 milliards de FCFA, conformément aux précédentes évaluations. Cette dette résulte de deux conventions conclues auprès de la United Bank of Africa (UBA). A la fin du premier trimestre 2025, l’encours de la dette flottante des CTD’S demeure inchangé par rapport aux estimations du 31 décembre 2024, s’élevant à 15,8 milliards de FCFA. Cette dette se répartit comme suit : (i) 92,9% de dette commerciale, (ii) 6,3% de dette sociale, (iii) 1,2% de dette fiscalo-douanière, et (iv) 0,02% de dette locative.

Maixent Fegue

 

 

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