Elevage: Du lait coule à flots dans la région de l’Adamaoua

Dans les prairies luxuriantes de l’Adamaoua, les seaux débordent dans certaines exploitations, témoignant d’une hausse remarquable de 75 % dans la production du lait depuis l’introduction de la race Montbéliarde. 

Importées de France dans le cadre du projet de développement de l’élevage (Prodel), soutenu par la Banque mondiale, les vaches de race Montbéliarde reconnues pour leur haut rendement laitier ont été intégrées dans les cheptels locaux. Depuis janvier 2023, 495 génisses ont été réparties dans les régions de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord, du Centre, du Sud et de l’Ouest, à travers trois vagues soigneusement planifiées. À en croire le DG de la société Sahel Agro Consulting, Ismaïla Bello, la production de lait a fortement pris du volume dans ces localités, passant d’une production de 20 litres par jour à 35 litres dans certains élevages, révélant ainsi une augmentation de 75%. « Ces vaches changent la donne. Elles s’adaptent bien aux conditions locales. Avec une herbe abondante et une traite encadrée, les résultats sont spectaculaires », déclare-t-il. Toutefois, « les importations de lait restent importantes », poursuit-il.

En effet, malgré ces avancées, le secteur laitier camerounais reste confronté à de nombreux défis. Jusqu’en 2023, la production de lait au pays avait atteint les 176 600 tonnes, contre 173 900 pour l’année précédente (2022). Soit une légère hausse de 2% qui n’a pas suffi à combler la demande nationale selon les chiffres officiels. À titre d’illustration, le Cameroun a dépensé plus de 35 milliards de FCFA en 2023 pour importer 17 217 tonnes de lait en poudre et concentré, selon le rapport sur le commerce extérieur du Cameroun publié par l’Institut national de la statistique (INS). Cette dépense est en hausse de 2 milliards de FCFA en glissement annuel. De quoi dire que le Cameroun continue de faire face à un déficit de production officiel de près de 120 000 tonnes de lait par an. Néanmoins, les efforts entrepris commencent à porter leurs fruits, bien que plusieurs acteurs de la filière réclament le renforcement des infrastructures, la formation des éleveurs, la modernisation de la chaîne du froid et le développement de la transformation locale.

En effet, dans le cadre du projet de développement de l’élevage (Prodel), financé par la Banque mondiale, le Cameroun dispose depuis janvier 2023 de 495 génisses de race Montbéliarde. Acquise en trois vagues de 165 vaches chacune à partir de 2021, cette variété est réputée fournir de grandes performances en matière de production laitière. Selon les responsables du Prodel, le gouvernement a opté pour cette race parce qu’elle « présente l’avantage d’avoir une adaptation plus facile à des conditions climatiques rudes ». Ceci parce que l’eau et l’herbe en abondance garantissent une production de 20 litres de lait par jour et par vache. Par ailleurs, des implications technologiques dans la traite permettent d’intensifier la production du lait. Avec ce potentiel, l’expérience de l’Adamaoua laisse entrevoir un potentiel certain pour la réduction des importations laitières au regard des répartitions dans plusieurs localités nationales. Le secteur laitier est actuellement à un moment charnière.

Charles Totchum

About Post Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Solve : *
11 × 2 =


Enregistrez vous à notre newsletter